Gus « The Great Dane » Hansen
Biographie
né Gustav Hansen le 13 février 1974 à Copenhague, Danemark.
Avant de devenir un joueur de poker professionnel en 1997, Gus Hansen fut un joueur de backgammon de niveau mondial et un champion junior de tennis. Comme de nombreux jeunes Danois, Gus passa son adolescence à pratiquer de façon intensive des activités sportives, participant non sans succès à des compétitions dans de nombreux sports en salle ou en plein air. Il commença à jouer au poker une fois en Californie à Santa Cruz lors d'un séjour étudiant en 1993. Avant de connaître le poker, il tenta de vivre professionnellement du backgammon à New York notamment, mais il s'y trouva rapidement à l'étroit.
Au regard du poker, Gus Hansen est connu pour son style atypique impliquant d'importantes prises de risque. Il reste que ses résultats en tournoi sont parmi les plus impressionnants : il est le seul joueur à avoir remporté quatre tournois du World Poker Tour, en plus de s'être adjugé le tournoi sur invitation Poker Superstars. Le Poker Superstars est un tournoi réduit à une table autour de laquelle sont réunis les joueurs les plus connus du moment.
Se considérant lui même comme un joueur professionnel, il est également connu pour prendre des paris privés sur divers défis sportifs personnels (comme la course à pied), autres que le poker et les sports professionnels.
Gus habite actuellement à Monte Carlo dans la principauté de Monaco, où il passe beaucoup de son temps avec sa famille, en particulier avec sa nièce Sally, âgée d'un an.
Style de jeu
Hansen est un joueur de poker réputé pour son jeu agressif. Il a l'habitude de surenchérir et de bluffer avec n'importe quelle carte en main, ce qui pousse ses adversaires à suivre (ou à surenchérir) des mises lorsqu'il a une main forte. Il semble concentrer son jeu sur l'exploitation maximum des cotes implicites. Il semble également être très performant quand il s'agit de lire le jeu de ses adversaires et d'éviter les pièges. Mais le plus important sans doute est qu'il est un expert en probabilité, compétence nécessaire au poker de haut niveau qu'il attribue à ses années de pratique du backgammon.
Faits d'armes
Il fut l'un des premiers à être intégré dans le World Poker Tour Walk of Fame en 2004, avec les joueurs Doyle Brunson et James Garner.
Gus Hansen fut l'un des fondateurs de la salle de poker virtuelle pokerchamps.com, lancée en 2003. En 2005, la société et le logiciel ont été vendus à la société britannique Betfair pour près de 13 millions d'euros. Commentant le British Poker Open en 2005, le joueur Gary « The Choirboy » Jones révéla qu'Hansen avait des problèmes d'argent, malgré ses gains en tournoi dépassant les 3 300 000 de dollars pour 2006, parce qu'il avait perdu lors de parties de poker cash games et notamment lors du fameux Big Game se tenant tous les ans au casino Bellagio à Las Vegas.
En 2006, il à joué la seconde saison du High Stakes Poker où il à gagné le plus gros pot dans l'histoire de l'émission (575 700 $) gagnant avec un carré de 5 contre un full aux 6 par les 5 pour Daniel Negreanu sur un tableau 9-6-5-5-8 (le lien video se trouve plus bas). Ce record a été battu depuis dans un pot entre Patrick Antonius (joueur professionnel) et Jamie Gold (vainqueur du Main Event WSOP 2006).
Gus Hansen a empoché un million de dollars après avoir remporté le tournoi sur invitation Poker Superstars. Gus a remporté le 2007 Aussie Millions, tournoi qui s'est déroulé en Australie du 14 au 19 janvier 2007. Il a battu 746 joueurs et a empoché 1 192 919 USD.
En 2007, lors de la 38e édition des WSOP, il a obtenu son meilleur résultat, finissant à la 61e place, en empochant, de surcroît, 154 194 $.
Le 26 juillet 2007, le Danois a fait exploser son record personnel en remportant plus d'un million de dollars en seulement 24h aux tables Pot Limit Omaha (PLO). Selon le site highstakesdb.com, il s'agit de la plus grosse somme d'argent gagnée par un joueur en un tel laps de temps, avec notamment un pot de 101.000$ après une paire de valets transformée au final en carré contre une couleur touchée par son adversaire Niki Jedlicka (Kaibuxxe) sur le flop.
Le 18 septembre 2007, lors de la prémière édition des WSOPE (World Series Of Europe), il termine dixième du Main Event (10,000 No-Limit Holdem Main Event), échouant au pied de la table finale (seulemant 9 finalistes). Il repartira quand même de Londres avec la somme de £41,630 (83,832 $).
En 2004, il à été élu l'un des hommes les plus sexy de la planete, par People Magazine.
Sa personnalité
« Je suis une personne très individualiste. J'adore jouer. J'adore ce que je fais et j'adore le fait que je n'ai à me justifier devant personne. Cela semble égoïste, mais si j'ai à choisir entre vous et moi, ce sera moi, baby. Jusqu'à aujourd'hui, cette philosophie m'a donné beaucoup de liberté - pas de fiancée, pas de cravate, je n'en veux pas. J'adore trainer et m'amuser. J'aime mon indépendance. Je ne veux pas faire des promesses que je ne pourrai pas tenir. »
Ses adversaires : « Je joue les joueurs, pas les cartes. »
La lecture du jeu : « Apprendre à se comprendre et se lire soi-même avant d'essayer de comprendre et de lire quelqu'un d'autre, c'est la principale erreur que commettent les joueurs de poker... et les joueurs du jeu de la vie également. »
La chance : « J'adore qu'ils pensent que je suis chanceux. Cela m'est complètement égal. En fait... laissez-les penser que je suis chanceux. Je pense que cela m'aide lorsque les gens pensent que je suis un peu fou car il y a véritablement du rationnel derrière de nombreuses choses que je fais. Ces choses peuvent amuser, mais je ne suis pas totalement fou, je le suis juste un peu. »
source wikipedia
Gus hansen contre Daniel Negreanu lors de High stakes poker
une emission où les grandes stars du poker et les riches joueurs du monde s'affronte avec leur propre monnaie...
le lien : http://www.dailymotion.com/video/x1ix78 ... sen_events
Gus Hansen vs Eric Seidel : un pot de 197k dollars
le lien : http://www.youtube.com/watch?v=AeRQeIdymYM
Gus Hansen, Profils par Shirley Rosario
Gus Hansen est le nom le plus connu grâce à son succès au World Poker Tour. Durant la première saison seule il est arrive aux tables finales des casinos du Bellagio Casino et Commerce Casino et a gagné les deux événements. Il a également gagné le Caribbean Poker Adventure et The Bad Boys of Poker WPT en seconde saison. J’ai rencontré brièvement Gus, il est pour moi dans le top 10 des joueurs de tournois, il joue tellement bien au No Limit. Il montre ce qu’est l’essence même du No Limit Holdem : ce n’est pas joué les cartes, c’est joué les joueurs. Il met la pression aux autres joueurs pour décider s’ils veulent risquer un montant substantiel pour voir s’il bluffe ou non. Il a un style si agressif que certains n’osent pas jouer contre lui. Gus peut jouer des cartes faibles car son jeu post flop est excellent.
J’ai récemment eu une conversation avec un de mes amis qui a joué contre Gus il y a quelques années. Mon ami me racontait que quand Gus retournait ses cartes il disait : j’ai un Gus » quand il tournait un 7-4 de couleur et symbole différents. Un exemple « d’avoir un Gus » est lors du World Poker Tour à Commerce Casino, il avait un 3 et un 10 contre l’As et le 10 d’Andy Bloch. Il relance le big blind de 10000$ à 37000$, Andy suit. Le Flop arrive c’est J53, Andy dit parole, Gus également. Le tournant est un 10, Gus mise 35000$, Andy suit. La Rivière est un 3 et gus mise 140000$. Andy réfléchit pendant un long moment et décide de le suivre. Cette main montre ce que beaucoup de joueurs ne comprennent pas. C’est ok de jouer de faibles cartes si vous êtes capable d’obtenir les autres joueurs de vous suivre. Il m’a aussi assuré que Gus était une personne très gentille.
Gustav Hansen joue au poker depuis de nombreuses années. Avant de jouer au poker, il était un joueur classé de backgammon. Il a commencé à jouer au poker à Santa Cruz, Californie. Il est originaire de Copenhague, Danemark. Il ne fait pas le circuit des tournois mais il a participé au plus gros buy-in événement. Il est connu car il a gagné aux tournois qui rendent célèbre. Pendant le World Poker Tour, le contestant Andy Bloch a dit que Gus allait jouer beaucoup de mains et qu’il allait les jouer parfaitement. Il peut s’en sortir avec K7 et J5 car il est si bon. Gus est plus humble au niveau de ses capacités, il dit simplement : « je ne suis pas sure d'etre un super joueur, mais quelqu’un doit gagner ». Gus a fini 3eme lors du second événement du Bellagio Casino. En 2004 il a été parmi les trois premiers recrus du World Poker Tour Walk of Fame, avec Doyle Brunson et l’acteur James Garner.
interview de Gus Hansen dans LIVE POKER
Une tête brulée venue du froid
Interview Raquel Azran - Las Vegas, octobre 2006
extrait LivePoker Nov-dec. 2006
le lien : http://www.livepoker-mag.com/art1.gushansen.html
Imprévisible, redoutable, agressif : voilà ce qu’on dit de Gus Hansen. A raison. Mais on oublie de dire que c’est aussi un formidable tacticien, qui calcule aussi vite que Deep Blue. Heureusement, cela ne l’empêche pas d’être un type sympathique, humble et même d’une extrême gentillesse.
Rencontre avec un OVNI du poker.
Avoir un « Gus », vous savez ce que c’est ?
C’est avoir des cartes « poubelles » du type 7-3 dépareillés… Mais pas de problème pour gagner avec cette main quand on s’appelle Gus Hansen, parce que le grand Danois, lui, est capable de gérer ses flops et ses adversaires avec les cartes les plus inattendues !
Depuis que Gus a débarqué dans le monde fermé du poker professionnel, le poker n’a plus jamais été le même. Novateur, brillant et audacieux, Gus a révolutionné le poker moderne pour en devenir le héros, à tout juste 32 ans. Son style de jeu atypique, sa capacité extraordinaire à lire ses adversaires et ses faits d’armes l’ont propulsé aux sommets en moins de cinq ans. Seul joueur au monde à avoir trois titres WPT en poche, il est aussi l’écrasant vainqueur de la première saison du Poker Superstars Invitational Tournament, en 2005. Un tournoi à 400 000 $ auquel n’étaient conviées que huit légendes. Au menu : Doyle Brunson, Johnny Chan, Chip Reese, Phil Ivey, TJ Cloutier, Barry Greenstein, Howard Lederer et… Gus Hansen. Qui s’est chargé d’éliminer un à un chacun de ses sept illustres adversaires !
D’abord considéré comme un joueur fou, erratique et incroyablement chanceux, ses détracteurs ont fini par s’incliner devant ses performances qui ne pouvaient plus être attribuées à sa seule bonne fortune. Comme le confiait avec beaucoup de fair-play Andy Bloch, l’une de ses victimes lors du Los Angeles Poker Classic en 2003 : « Gus peut jouer beaucoup de mains, et les jouer parfaitement, car son jeu post-flop est excellent. Du coup, il peut s’en sortir avec R-7 ou V-5 ». Et Gus n’hésite pas à en abuser… le plus souvent avec succès. Compétiteur dans l’âme, c’est aussi un grand sportif, un as du tennis, un professionnel du backgammon et un joueur d’échecs à ne pas prendre à la légère. Tous ces talents en un seul homme…
Rendez-vous est donc pris avec Gus à Las Vegas, où il dispute le Festa al Lago Classic, un tournoi du World Poker Tour. Le jour dit, je pénètre dans le hall du Bellagio, impressionnée et presque émue à l’idée de rencontrer LA star. Qui se trouve aussi avoir été élu l’un des 50 mecs les plus sexy de la planète par le magazine People…
Je te remercie d’accorder cet entretien à Live Poker, et je dois dire que je suis très honorée de rencontrer un joueur de ton envergure.
Pas de problème, avec plaisir ! Tu sais, je suis juste un petit gars
du Danemark…
Petit, petit… Pas vraiment ! Ni par la taille, ni par le talent. On t’a d’ailleurs surnommé « the Great Dane » (le Grand Danois, ndlr), ce n’est pas pour rien…
Je te rassure, je ne me le suis pas auto-attribué ! On m’a surnommé ainsi il y a longtemps, (je ne sais pas qui, d’ailleurs) et c’est resté. Il faut dire que je suis Danois, donc ce surnom est somme toute assez logique.
Ce surnom aussi consécutif à tes deux victoires lors de la première saison du World Poker Tour, en 2002 (Le Five Diamond World Poker Classic et le LA Poker Classic, ndlr). Qu’as-tu ressenti lors de ces deux très belles performances ?
Evidemment, c’était un sentiment magnifique et un super résultat pour une première participation ! Comme tu l’as rappelé, c’était la saison inaugurale du WPT et le tournoi n’était pas encore aussi célèbre et installé que maintenant. Mais ça avait l’air intéressant, bien organisé, avec une très belle dotation, donc j’ai décidé de tenter ma chance. Je me suis donc inscrit au tournoi inaugural du WPT, le Five Diamond (10 000 $ de droit d’entrée, ndlr), qui se déroulait au Bellagio. A ce moment-là, j’avais déjà développé le style de jeu agressif qui est ma marque de fabrique, et ça a payé ! J’ai remporté ce premier tournoi, et c’est à partir de là que j’ai réalisé que je pouvais être un vrai joueur de poker, compétitif, et aussi bon, sinon meilleur que certains. J’ai participé à quatre tournois du WPT cette année-là, et j’en ai gagné deux. C’était vraiment encourageant pour la suite.
Justement, ce sont ces victoires au WPT mais surtout le style de jeu que tu pratiques qui t’ont rendu si célèbre. Peut-on qualifier ce style de jeu de « large agressif » ?
Ce n’est pas absolument exact, mais je suppose qu’on peut le dire à peu près en ces termes. En tout cas, c’est ainsi que la plupart des gens me voient, les joueurs y compris ! Mais cette image ne correspond pas tout à fait à la réalité. C’est l’image que les autres ont de moi, c’est l’image que les montages réalisés à la télévision donnent de mon jeu. Mais tant mieux ! Cette image de joueur un peu « loose » (large) me donne un avantage sur mes adversaires, qui croient souvent que je les bluffe (ce qui arrive quelquefois, bien entendu !), ou qui pensent que je paye leurs relances avec des mains moyennes, voire marginales (ce qui arrive aussi parfois !). En fait, je sais ce que je fais, et contrairement à ce qu’on pense, je ne suis pas totalement fou ! Juste ce qu’il faut… En fait, je calcule bien mon coup, j’agis rationnellement et je suis plus tight (serré) qu’on ne veut bien le croire.
Quand tu es arrivé sur le circuit professionnel, on a même dit que tu as révolutionné le poker. Que penses-tu avoir apporté précisément au jeu ?
(Rires) Quand j’ai sorti Freddy Deeb lors du Five Diamond, il a dit que je jouais très très mal ! Je jouais juste différemment…
Ces dernières années, le poker a effectivement beaucoup évolué. Les gens jouent de plus en plus, et de mieux en mieux. Les gens comprennent mieux le poker, et aujourd’hui, ils réalisent qu’en n’entrant dans un coup qu’avec des mains du type paire d’As, de Rois ou de Dames, ou AR, vous devenez très facilement lisible. Dans ce cas, quand vous entrez dans un coup, on imagine aisément les cartes que vous avez en main. Je ne joue pas de façon aussi stéréotypée. Vous pouvez avoir 8-10 en main, et battre des monstres comme AR ou mieux ! Il n’y a pas que la force des mains pré-flop qui compte : le board est aussi très important. Je préfère être un tout petit moins sélectif dans mes mains de départ, et jouer un peu plus de coups. Mon avantage et ma force résident précisément dans mon côté imprévisible. C’est ce qui me caractérise le plus et c’est, je crois, ce que j’ai apporté au poker.
Donc, tu axes plus ton jeu sur le flop que sur les mains de départ ? Et en fonction, tu adaptes ta stratégie post-flop ?
Dans un sens, oui. Mais ça ne m’empêche pas d’être très agressif pré-flop ! Quelquefois, on se retrouve face à des joueurs qui gèrent mal leur jeu post-flop, et dans ces cas-là, j’en profite. Je leur mets la pression au maximum, de sorte qu’ils se posent mille questions, et après à eux de voir s’ils veulent payer pour vérifier que je bluffe ou pas. C’est l’essence même du poker et plus encore du no-Limit : il faut jouer ses adversaires, pas les cartes ! Les bonnes cartes ne sont pas toujours au rendez-vous, donc il faut savoir saisir sa chance quand on sent que son adversaire ne va pas suivre. Et s’il ne suit pas, peu importe ce que vous avez en main… Quelque part, vous jouez plus les cartes de votre adversaire que les vôtres.
Tu étais joueur professionnel de backgammon et aussi très bon joueur de tennis. Qu’est-ce qui t’a décidé pour le poker plutôt que pour l’une ou l’autre de ces disciplines ?
Pour ce qui est du tennis, je n’ai jamais été assez bon pour envisager d’en faire un métier, devenir professionnel et participer aux compétitions internationales. Et le backgammon, aujourd’hui comme il y a dix ans, n’était pas un jeu aussi répandu que le poker : pas toujours évident de trouver des endroits et des gens pour y jouer. Et il est arrivé un moment où j’étais à court d’adversaire… En fait, cela devenait compliqué d’en vivre. Alors qu’avec le poker, les choses sont plus faciles : il y a toujours quelqu’un quelque part qui joue !
Bien sûr, j’ai régulièrement joué au backgammon durant ces dix dernières années, et j’y joue encore, mais aujourd’hui, c’est définitivement le poker qui occupe la première place.
Quand et comment as-tu découvert le poker ?
En 1993, à Santa Cruz. A l’époque, je parcourais les Etats-Unis pour jouer au backgammon, quand un copain m’a proposé de l’accompagner dans une poker room. Et ça m’a plu. Cette année-là, j’ai commencé à en apprendre les règles et les bases. J’allais dans des salles de jeu, et je jouais, mais je ne savais pas vraiment ce que je faisais ! Comme tout le monde, je jouais très petit, et je balbutiais mon poker. C’est en 1997 seulement que j’ai vraiment commencé à pratiquer de façon plus sérieuse, et l’année d’après, je me suis surpris à jouer beaucoup plus au poker qu’au backgammon.
Comment as-tu décidé de franchir le pas pour devenir professionnel ?
J’aime jouer, j’aime le risque et les sensations qui vont avec. Et plus je jouais au poker, plus j’aimais ça, et puis je m’apercevais qu’après tout, je n’étais pas si mauvais ! Etant donné que j’étais déjà professionnel de Backgammon depuis cinq ans, la perspective de devenir professionnel de poker ne m’a pas effrayé ; au contraire, cela m’a paru naturel. Je me suis dit : « Let’s go ! ». Et si ça n’avait pas marché, je serais revenu à ce que je sais faire. Tout simplement.
Quelles ont été les réactions de ton entourage à cette décision ?
Très bonnes. Ma famille, mes amis m’ont soutenu et encouragé dans cette voie. Personne ne m’a jamais forcé à faire de longues études ou à avoir un diplôme, un « filet de sécurité ». De toutes façons, je suis un fonceur, et j’essaie de faire ce que j’ai envie de faire. Et si ça ne marche pas, j’essaie autre chose !
Et en quoi le fait d’être un champion de backgammon t’a-t-il aidé à devenir un champion de poker ?
Cela m’a aidé, c’est vrai, notamment par le côté mathématique. Mais surtout, j’ai adapté une notion capitale du backgammon au poker : c’est ce qu’on appelle le principe d’équité. Pour faire simple, l’équité est votre espérance de gain. Elle se calcule précisément au Backgammon, et quand elle est en votre faveur, il faut prendre la main, et agresser votre adversaire. Mais François Tardieu, qui collabore à votre magazine, et qui est considéré comme l’un des tout meilleurs joueurs mondiaux, t’expliquera cela mieux que moi…
De façon générale, tous les joueurs de backgammon qui se mettent au poker partent avec un avantage sur les autres, car non seulement ils ont de solides notions de calcul de probabilités et de chances de gain, et ils ont plus d’objectivité sur le jeu. Ils considèrent le jeu et évaluent la situation à la foi de leur point de vue, mais aussi du point de vue de leur adversaire. Alors qu’en général, les joueurs de poker ne tiennent compte que de leurs cartes. Et ça ne devrait pas être le cas.
Tu calcules donc tes cotes sur chaque coup ? Et comme tu aimes suivre avec des mains quelquefois inhabituelles, des « Gus », tu calcules aussi tes cotes induites* dans le cas où tu rencontrerais le bon flop ?
Oui, j’essaye de mettre toutes les chances de mon côté, en ayant toutes les informations dont je peux disposer. Mieux vous savez calculer vos chances de gains, la cote du pot, les probabilités de compléter un tirage, plus vous avez d’informations utiles pour élever votre jeu et gagner. Connaître ses probabilités est naturellement un atout majeur, qui personnellement, m’aide beaucoup. Ceci dit, le calcul des cotes induites est un vrai défi ! Les joueurs et même les experts ne sont pas d’accord sur la façon d’évaluer les cotes induites ; c’est une notion subtile et complexe que je préfère prendre avec des pincettes. Bien sûr, j’essaye malgré tout de calculer, dans la mesure du possible, ce que je peux extraire d’un coup important avec une main intermédiaire si je « touche ».
Mais pour être tout à fait honnête, on m’attribue des compétences mathématiques que je n’ai pas forcément ! On a dit de moi ici et là que j’avais fait des études scientifiques, et que j’étais notamment très bon en maths. J’ai toujours été fasciné par les mathématiques et le calcul, que j’utilise dans le poker et aussi dans le backgammon, mais je ne suis pas plus « pro » en la matière qu’un autre ! J’ai d’ailleurs arrêté mes études après le lycée, je ne suis jamais allé à la fac.
Ton amie Isabelle Mercier nous a confié que vous passiez des heures à discuter de technique, et notamment des nombreuses façons de jouer une paire d’As, selon la position, les adversaires, etc. Comment Gus Hansen joue-t-il une paire d’As UTG** en début de tournoi ?
Il n’y a pas une façon unique de jouer une paire d’As, et c’est là toute la beauté du poker ! Jouer une paire d’As (ou n’importe quelle main, du reste) va dépendre de très nombreux facteurs : il faut tenir compte du moment du tournoi, de ton adversaire, des tapis, et bien sûr de ta position. En général, je la joue comme si j’avais une grosse paire en main, mais pas une paire d’As. Et j’espère améliorer en brelan ! Mais ça, bien sûr, c’est le cas de figure idéal…. (Rires) Cela dit, avec une paire d’As, je relance toujours.
Prenons l’exemple que tu évoquais : tu es en début de tournoi, ton tapis est de 10 000 et les blinds sont de 25-50. Tu ouvres une paire d’As UTG. Que faire ? Personnellement, j’opte pour une relance standard, c’est-à-dire trois fois la surblind ; donc je relance à 200.
C’est d’ailleurs exactement ce qui m’est arrivé l’an passé à l’EPT de Barcelone. J’ai donc effectué ma relance standard, et un joueur me sur-relance. Je me suis contenté de caller, dans l’espoir de lui arracher tout son tapis après. Le flop n’a affiché que de toutes petites cartes, quelque chose comme 3, 5, 8. Il a « envoyé » son tapis avec une paire de Rois, et j’ai gagné le coup. Si je l’avais joué autrement, par exemple en le sur-relançant à mon tour pré-flop, il se serait méfié et je ne lui aurais probablement pas tout pris…
A propos de tournoi, as-tu en tête une stratégie ou un schéma tactique bien établi quand tu abordes une compétition ?
Non, pas vraiment. Mais j’aime bien jouer un maximum de coups en début de tournoi, car c’est à ce moment là que les profondeurs de tapis sont les plus élevées. En fait, en tournoi, la plus important est la structure des blinds. La plupart des tournois démarrent avec une cave initiale de 10 000 jetons, et le premier niveau est de 25-50. Comparé aux blinds, vous avez donc beaucoup de jetons. Ca laisse de la place pour voir des flops, et tu peux te permettre de tenter des choses pas toujours académiques ! Mais pas besoin pour autant de prendre des risques inconsidérés. Il ne faut surtout pas croire qu’il faut doubler son tapis à tout prix dans les premiers instants du tournoi (sauf si vous êtes parfaitement sûr d’avoir le meilleur jeu sur un coup). Il faut plutôt essayer de construire progressivement un gros stack. Par exemple, en allant le plus de flops possible, et le moins cher possible, et avec une grande variété de mains. Dans le cas où tu dois te coucher, tu n’auras pas perdu beaucoup de jetons. Mais si tu touches ton jeu, alors là, tu peux faire très mal à ton adversaire. Et dans tous les cas, tu peux toujours improviser au flop, surtout face à des joueurs un peu faibles…
En revanche, quand tu arrives à des niveaux très supérieurs, que ton tapis est resté à 10 000, mais que les blinds sont de 1000-2000, ça change beaucoup de choses… Il faut attendre son heure et prendre les bons risques au bon moment.
Dans un tournoi, il faut constamment être attentif à ton tapis, et le mettre en rapport avec les blinds et la taille moyenne des pots. Et plus le tournoi avance, plus tu auras affaire à des joueurs aguerris, moins susceptibles de faire les mauvais choix. Ca aussi, c’est important.
Tu joues souvent en cash-game ?
Oui, très souvent. De plus en plus, en fait. Je préfère les cash-games aux tournois. D’ailleurs, je pense que mon style de jeu convient davantage aux parties d’argent.
Depuis 2005, j’ai décidé de jouer moins de tournois pour me concentrer davantage sur les cash-games et affûter mon jeu dans ce sens. Et en 2006, j’ai été plus sélectif encore sur ma participation dans les tournois et autres événements de ce type. Je suis notamment un régulier du « Big Game » (les parties de cash-game les plus chères au monde, disputées tous les soirs au Bellagio, ndlr), où j’affronte des joueurs redoutables tels que Phil Ivey, Doyle Brunson, David Benyamine ou encore Barry Greenstein, et ce sur pas moins de 13 variantes différentes ! Je participe également aux High Stakes of Poker. En ligne, je joue surtout au Pot-Limit Omaha et à l’Omaha Hi-Lo. Sur Fulltilt, bien sûr.
Et pour toi, quelles sont les principales différences entre un tournoi et un cash-game ?
La différence fondamentale, à mon avis, se trouve dans la structure des blinds. Lors d’un tournoi, les blinds augmentent régulièrement, ce qui oblige à constamment adapter son jeu en fonction du niveau des blinds. Cette contrainte n’existe pas en cash-game, où les blinds sont toujours identiques. Le rythme du jeu est donc plus régulier et plus stable. C’est une forme de souplesse et de liberté que l’on n’a pas en tournoi.
Le poker est un jeu extrêmement populaire dans les pays nordiques. Quelle en est la raison selon toi ? Et qu’est-ce que cette « école scandinave » a de spécifique ?
Je n’ai pas vraiment d’explication. Mais c’est vrai que dans les pays scandinaves, et notamment en Suède, mais aussi en Norvège ou au Danemark d’ailleurs, il y a vraiment d’excellents joueurs. Je fréquente beaucoup de jeunes joueurs danois et scandinaves, et je peux te dire qu’ils prennent le poker très au sérieux, et qu’ils travaillent vraiment beaucoup leur jeu. C’est d’ailleurs la seule façon d’y arriver. Et comme chacun sait, ça marche plutôt bien ! Leur style solide, tight et agressif, fait des ravages. En ligne comme en live.
Le gouvernement américain vient de voter l’interdiction du poker en ligne (la loi n’a pas encore été ratifiée, ndlr). Est-ce que tu penses cela va affecter le poker et les joueurs d’une façon ou d’une autre ?
(Rires) A mon avis, c’est une loi stupide votée par des idiots ! De toutes façons, depuis 6 ans que George Bush est au pouvoir, beaucoup de décisions stupides ont été prises, n’est-ce pas ? Je pense que ce ne sont pas les Français qui me contrediront là-dessus…
Pour en revenir aux conséquences de cette loi, je pense sincèrement que cela n’empêchera les joueurs de s’adonner à leur passion. D’une façon ou d’une autre, ils trouveront toujours un moyen de continuer à jouer. Le phénomène a pris beaucoup trop d’ampleur pour qu’une simple décision gouvernementale puisse le résorber.
Quel est aujourd’hui, à ton avis, le meilleur joueur du monde ?
Cela dépend du type de poker pratiqué. En Limit Hold’em, les meilleurs joueurs du monde sont des joueurs scandinaves qui sévissent principalement online.
En tournoi, je dirais Phil Ivey.
En cash-game, toujours Phil Ivey, mais aussi Chip Reese et David Benyamine (qui est aussi très bon en tournoi, d’ailleurs).
Et sur le Net, c’est sans doute un joueur connu sous le pseudo de « Eric123 ». Lui, il est vraiment très fort.
A 30 ans à peine, tu as rejoint les légendes du poker Doyle Brunson et James Garner sur le « Poker Wall of Fame ». Tu es considéré comme l’un des meilleurs joueurs du monde, qui a de surcroît révolutionné la discipline. Quel est ton prochain challenge ? Le tournoi que tu aimerais le plus gagner, par exemple ?
Je suis un gars heureux, et c’est tout ce qui compte ! Du moment que ma famille et mes amis se portent bien, ça me suffit. Je n’attends rien de particulier à part ça, et je travaille pour améliorer ma façon de jouer de jour en jour.
Quant à mon prochain challenge, il n’a rien à voir avec le poker ! Cette fois, ce n’est plus sur un tapis vert que je dois défendre mes chances, mais sur un court de tennis, face à Patrick Antonius (joueur de poker professionnel, ndlr). Pour 200 000 $, tout de même !
Et s’il y a un tournoi que j’aimerais gagner plus que n’importe quel autre, c’est bien entendu le Main Event des WSOP. Mais vu le nombre extrêmement élevé de participants (8773 en 2006, ndlr), cela devient de plus en plus difficile. Il faut non seulement jouer à la perfection, mais en plus avoir beaucoup de chance. Mais comme je dis souvent, « somebody has to win » !
*Ce qu’on peut espérer extraire d’un coup si on complète un tirage, par exemple, et qu’on pense pouvoir faire suivre l’adversaire.
** UTG (Under The Gun) : c’est la position du joueur qui parle en premier, juste après les blinds.
Gus Hansen par Barry Greenstein :
Gus is often mischaracterized as a hyper-aggressive player when he is actually an active or loose player. He plays a lot of pots and his success is a combination of this volatile style and good decision making after the flop.
Best Game
Triple-Draw Lowball and No-Limit Hold'em tournaments
Weakness
With only a couple of years experience, he jumped into the highest-stakes games against the toughest players
Gus Hansen's Score 6.7/10
Agressiveness 6
Looseness 8
Limit 6
No-Limit 7
Side Games 6
Steam Control 5
Against Strong Players 6
Tournaments 8
Short-Handed 7
Against Weak Players 8
Amusing Anecdote
I play with Gus in side games where $1 million swings are very rare, yet I have seen Gus get stuck $1 million and get even in the same session -- three different times!
Gus Hansen en figurine :
livres ecrits par Gus Hansen :
Gus Hansen's Advanced Hold'Em Strategies
Le palmares de Gus Hansen
11-Oct-07 € 7,500 No Limit Hold'em - Championship Event
WPT Spanish Championship, Barcelona 5th € 100,600 $ 141,340
10-Sep-07 £ 10,000 No Limit Hold'em - Main Event
World Series Of Poker - Europe, London 10th £ 41,630 $ 83,832
06-Jul-07 $ 10,000 World Championship No Limit Hold'em
38th World Series of Poker (WSOP) 2007, Las Vegas 61st $ 154,194
Jun-07 $ 20,000 Week 20 - Signature Week
Poker After Dark II, Las Vegas 5th
Jun-07 $ 20,000 Week 15 - WPT Multiple Winners
Poker After Dark II, Las Vegas 3rd
Jun-07 $ 20,000 Week 12 - International Event
Poker After Dark II, Las Vegas 6th
19-Feb-07 $ 20,000 Week 7
Poker After Dark, Las Vegas 3rd
04-Feb-07 Poker Superstars III Championship
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 8th
14-Jan-07 A$ 10,000 Main Event
2007 Aussie Millions, Melbourne 1st A$ 1,500,000 $ 1,192,919
01-Jan-07 $ 20,000 Week 1
Poker After Dark, Las Vegas 1st $ 120,000
22-Oct-06 Semi-Final - Group A
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 2nd $ 30,000
15-Oct-06 Quarter Finals - Group B - Match 2
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 1st $ 30,000
08-Oct-06 Quarter Finals - Group B - Match 1
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 4th
09-Sep-06 £ 2,000 No Limit Hold'em
FullTiltPoker.com London All Star Challenge, London 1st £ 53,600 $ 100,275
03-Sep-06 Final 16 - Group C - Match 2
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 1st $ 15,000
27-Aug-06 Final 16 - Group C - Match 1
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 3rd
27-Jul-06 Final
Party Poker Football & Poker Legends Cup, London 2nd $ 40,000
23-Jul-06 Heat 20
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 1st $ 10,000
20-Jul-06 Semi Final 2 - Denmark vs USA
Party Poker Football & Poker Legends Cup, London 6th
29-Jun-06 Quarter Final 3 - Republic of Ireland vs Denmark
Party Poker Football & Poker Legends Cup, London 1st $ 20,000
25-Jun-06 No Limit Hold'em
Tournament of Champions, Las Vegas 10th
04-Jun-06 Heat 13
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 6th
18-May-06 France vs Denmark
Party Poker Football & Poker Legends Cup, London 6th
14-May-06 Heat 10
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 4th
16-Apr-06 Heat 6
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 4th
26-Mar-06 Heat 3
Poker Superstars Invitational Tournament Season 3, Las Vegas 3rd
25-Mar-06 Heat 5
British Poker Open 2006, London 2nd
26-Feb-06 No Limit Hold'em
WPT Bad Boys of Poker II, Los Angeles 6th
25-Nov-05 $ 120,000 No Limit Hold'em
$120,000 Full Tilt Poker Invitational, Monte Carlo 5th
20-Nov-05 $ 25,000 No Limit Hold'em
2005 Monte Carlo Millions, Monte Carlo 62nd
18-Oct-05 $ 10,000 2nd Annual Doyle Brunson North American Poker Championship - No Limit Hold'em
Bellagio Festa Al Lago IV, Las Vegas 21st $ 20,690
01-Oct-05 No Limit Hold'em Championship
Danish Championships, Copenhagen 4th DKr 68,083 $ 10,964
16-Sep-05 € 4,000 EPT Main Event - No Limit Hold'em
Barcelona Open 2005, Barcelona 5th € 78,000 $ 96,712
27-Apr-05 Heat 8
British Poker Open 2005, London 2nd
16-Mar-05 € 10,000 European Poker Tour Grand Final - No Limit Hold'em
European Poker Tour Grand Final, Monte Carlo 16th € 15,800 $ 21,030
07-Mar-05 $ 9,750 Championship WPT Event - No Limit Hold'em
Bay 101 Shooting Stars of Poker, San Jose 3rd $ 320,000
Feb-05 $ 400,000 Grand Final
Poker Superstars Invitational Tournament, Unknown 1st $ 1,000,000
13-Aug-04 € 5,710 Episode 2
The Gaming Club World Poker Championship (Pot Limit Hold'em), Dublin 10th
22-May-04 $ 10,000 World Championship Event
35th World Series of Poker (WSOP) 2004, Las Vegas 150th $ 15,000
24-Jan-04 $ 7,500 No Limit Hold'em
2004 PokerStars.com Caribbean Adventure, Caribbean 1st $ 455,780
19-Dec-03 No Limit Hold'em
World Poker Tour Battle of Champions, Las Vegas 6th $ 10,000
15-Dec-03 $ 10,000 WPT No Limit Hold'em Championship
2003 Bellagio Five-Diamond World Poker Classic, Las Vegas 3rd $ 276,426
24-Apr-03 No Limit Hold'em
World Poker Tour Bad Boys of Poker, Las Vegas 1st $ 25,000
21-Feb-03 $ 10,000 No Limit Hold'em Championship - WPT
2003 L.A. Poker Classic, Los Angeles 1st $ 532,490
31-May-02 $ 10,000 No Limit Hold'em - Final
Five Diamond World Poker Classic, Las Vegas 1st $ 556,460
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Messagepar nodread » Dimanche 16 Décembre 2007 23:02
Rufflion Sound - Reggae addict
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
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