DIRTY HARRY
Harry Callahan est un inspecteur de police de San Francisco, connu pour ses méthodes brutales, dangereuses, parfois proches de l'illégalité, mais en général efficaces. Il se retrouve aux prises avec un tueur en série, Scorpion.
« Ah Ah, I know what you're thinking. 'Did he fire six shots or only five?' Well, to tell you the truth, in all this excitement I've kinda lost track myself. But being this is a .44 Magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you've got to ask yourself one question: 'Do I feel lucky?' Well, do ya, punk? »
Film américain de Don Siegel, sorti en 1971
Casting :
Clint Eastwood : Inspecteur Harry Callahan
Andrew Robinson : Scorpion (Scorpio en version originale)
Harry Guardino : Lieutenant Al Bressler
Reni Santoni : inspecteur Chico Gonzalez
John Vernon : le maire de San Francisco
John Mitchum : inspecteur Frank DiGiorgio
Mae Mercer : Mme Russell
John Larch : le chef
Lyn Edginton : Norma
Ruth Kobart : la conductrice de bus
Woodrow Parfrey : Mr Jaffe
Joseph Sommer : Rothko
Résumé
(à ne pas lire si vous n'avez pas encore vu ce film )
Alors qu'une jeune femme se baigne dans une piscine située sur un toit de San Francisco, un homme l'assassine à l'aide d'un fusil puissant. En charge de l'enquête, l'inspecteur Harry Callahan trouve la douille usagée sur un toit situé non loin du lieu du crime.
Un serial killer se faisant appeler « Scorpion » commence alors à faire chanter la ville de San Francisco, annonçant son intention de tuer une personne par jour jusqu'à ce qu'on lui paie une rançon.
L'inspecteur Harry Callahan est assigné sur l'affaire et se voit imposer la jeune recrue Chico Gonzalez comme partenaire. Cela irrite Callahan qui considère qu'un élément d'expérience tel que Frank DeGeorgio est la seule personne dont il pourrait avoir besoin sachant que ses partenaires finissent toujours blessés ou pire.
Callahan est un flic atypique. Son surnom de Harry le Charognard est d'ailleurs une référence à sa réputation de s'occuper des affaires les plus « pourries » et de les résoudre même si cela implique la violation des droits des criminels.
Suite aux menaces de Scorpion, toute la police de San Francisco est en alerte. Un hélicoptère de la police parvient à déjouer sa seconde tentative de meurtre mais il s'échappe et, le lendemain, réussit à tuer un jeune garçon en tirant d'un autre toit. La police croit probable que Scorpion choisira une position élevée similaire pour son prochain meurtre, près de l'église de St Pierre et Paul, là où Scorpion lui-même a menacé de tuer un prêtre. Callahan et Chico, postés sur un toit en face de l'église, l'attendent et réussissent à l'empêcher d'accomplir son attentat. Malheureusement, Scorpion tue un policier dans sa fuite.
Furieux que son plan macabre ait été mis à mal, Scorpion kidnappe une adolescente, la viole et l'enterre dans un trou. Il contacte alors la ville et demande une rançon deux fois plus forte que la précédente. Il affirme qu'elle doit vite lui être versée car sa prisonnière dispose seulement d'assez d'air jusqu'au lendemain matin à 3 h 00. Le maire décide de payer et demande à Callahan d'assurer la livraison de la somme dans un lieu sur les quais. Quand Harry rejoint le point de rendez-vous, Scorpion le contacte à l'aide d'un téléphone public et, via un jeu de piste ayant pour but de semer les éventuels renforts de l'inspecteur, envoie Callahan à de nombreux points différents à travers la ville. Cependant, il ne réalise pas que Callahan porte un micro, permettant à Chico de savoir où se rend son partenaire.
Lorsque l'inspecteur Callahan arrive enfin en face de Scorpion, ce dernier lui ordonne de laisser tomber son arme et l'argent et commence alors à le battre. Il lui révèle qu'il n'a pas l'intention de libérer la jeune femme, pas plus qu'il ne laissera Callahan repartir vivant. Chico, grâce au micro caché, arrive sur les lieux et engage une fusillade avec Scorpion. Callahan en profite alors pour lui planter un couteau dans la jambe. Criant de douleur, le tueur psychopathe s'enfuit en laissant l'argent. Blessé dans la fusillade, Chico est alors incapable de continuer en tant que partenaire de Callahan, confirmant ainsi les premières réticences de celui-ci.
Blessé, Scorpion se rend dans une clinique d'urgence et y est traité pour sa blessure à la jambe. Plus tard, le docteur qui l'a soigné est interrogé par Callahan et son nouveau partenaire, Frank De Georgio. Le docteur leur explique que Scorpion travaille et vit au Kezar Stadium, situé non loin de là. L'inspecteur s'introduit alors à l'intérieur sans mandat à la recherche de Scorpion. Entendant fuir Scorpion, Callahan le pourchasse jusque sur le terrain du stade. Au même moment, De Georgio allume les lumières du stade donnant ainsi à son partenaire une vue parfaite sur le serial killer pour lui tirer dans la jambe. Une fois au sol, Scorpion refuse de révéler le lieu où est enterrée la fille, affirmant qu'il en a légalement le droit. Pour toute réponse, Callahan le torture en appuyant sur sa jambe blessée jusqu'à ce qu'il finisse par avouer où il garde la fille prisonnière. Malheureusement, au moment où la police la trouve, elle est déjà morte. Pire, Scorpion est même libéré à cause de la violation de ses droits par Callahan.
Après sa libération, Callahan suit Scorpion pendant son propre temps libre afin de l'empêcher de tuer à nouveau. Scorpion paie alors un homme pour le frapper au visage et déclare ensuite aux médias que la police le persécute, en particulier l'agent Callahan responsable de ses blessures au visage. Le chef de la police et le maire ordonne alors à Callahan de renoncer à suivre Scorpion, malgré les protestations de Callahan, affirmant qu'il n'est pas coupable de ce passage à tabac.
Callahan ayant temporairement abandonné sa filature, Scorpion peut alors kidnapper un bus scolaire rempli d'enfants. Il demande une autre rançon et un jet privé pour sortir du pays. Devant le risque, le maire insiste pour payer mais Callahan pourchasse Scorpion sans autorisation et parvient finalement à sauver les enfants. Il suit le tueur psychopathe jusqu'à une usine de ciment voisine où une fusillade s'ensuit. Scorpion fuit alors l'usine et capture un garçon qui se trouve être en train de pêcher dans une proche rivière. Callahan tire sur Scorpion dans le bras, l'obligeant ainsi à relâcher son otage et à faire tomber son arme. Lui laissant une dernière chance minime de se défendre, Callahan abat alors Scorpion.
Callahan retire alors son insigne de son porte-feuille et le lance dans l'eau.
Anecdotes :
La version originale du script écrit par Julian et Rita Fink était intitulée Dead Right. Le premier projet devait avoir Frank Sinatra comme vedette, associé à Irvin Kershner derrière la caméra. Le film devait d'ailleurs se dérouler à New York au lieu de San Francisco.
John Wayne, Steve McQueen et Paul Newman déclinèrent également le rôle de Harry Callahan. C'est Paul Newman qui a recommandé de faire appel à Clint Eastwood.
Le mémorial de la première scène du film est localisé au Hall of Justice de San Francisco.
La scène finale, dans laquelle Callahan lance son insigne de policier dans la rivière, est une référence à la scène du film Le train sifflera trois fois, de 1952, lorsque Gary Cooper jette à terre son insigne de shériff.
Eastwood lui-même a réalisé la scène du suicidaire
Dans la scène de la fusillade avec les cambrioleurs, on aperçoit dans la rue un cinéma qui passe Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me) à l'affiche. Il s'agit du premier film réalisé par Clint Eastwood.
La saga de l'inspecteur Harry
L'Inspecteur Harry initie une saga qui comprendra quatre autres épisodes, tous interprétés par Clint Eastwood : Magnum force (1973) de Ted Post, L' Inspecteur ne renonce jamais de James Fargo, Le Retour de l'inspecteur Harry (1983) de Clint Eastwood et La Dernière cible de Buddy van Horn.
Analyse du film :
http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_dirtyharry.htm
C’est en 1969 que Clint Eastwood pose pour la première fois les yeux sur ce qui deviendra le script de L’Inspecteur Harry par l’intermédiaire du producteur Jennings Lang. Ce projet, appartenant à l’époque à la Universal, a déjà été proposé entre autres à Paul Newman, qui le refuse pour des raisons politiques. Cela ne dérange pas Eastwood, qui trouve le scénario perfectible, mais y décèle des éléments intéressants : d’une part, le personnage de Harry Callahan est à l’évidence issu de la classe ouvrière, ce qui lui donne un aspect réaliste absent de la plupart de ses précédentes incarnations. D’autre part, il y voit une profonde mélancolie, registre qu’il souhaite explorer. Mais pour des raisons inconnues, Universal perd les droits du scénario.
Le script fait le tour des studios, et finit par atterrir sur les bureaux de la Warner, compagnie en proie à des difficultés financières depuis les années 60. Une nouvelle équipe vient d’en prendre la tête : parmi les nouveaux cadres se trouve Frank Wells, avocat et ami de Clint Eastwood, chargé des finances. A l’aube des années 70, la mode est au film policier urbain : Bullitt, Un Shériff à New York, Le Détective sont tous de grands succès. L’évolution de la criminalité aux Etats-Unis n’y est pas étrangère : entre 1960 et 1970, elle a augmenté de 144 %, et San Francisco est la deuxième ville la plus dangereuse du pays, avec 5000 crimes par tranche de 100 000 habitants. Cette nouvelle délinquance n’a que peu de rapport avec l’industrie du crime organisé, il s’agit d’une violence immédiate, qui touche tous les milieux. Et l’absence de réaction efficace des forces de police est souvent stigmatisée par les médias – il faut se souvenir que sous la présidence de Richard Nixon, la priorité est donnée à la chasse aux ‘ennemis idéologiques’ de l’Etat, rappelant la paranoïa de J. Edgar Hoover obsédé par les espions communistes mais aveugle à l’ascension de la mafia. Dans une Amérique qui a encore la Famille Manson à l’esprit et où le Zodiaque continue à narguer la police, L’Inspecteur Harry est donc une bonne opportunité pour remplir les caisses. Mais la mise en chantier doit être immédiate pour surfer sur la vague, et Eastwood n’est pas disponible.
Après de multiples réécritures, le projet est rebaptisé Dead Right. La réalisation en est confiée à Irvin Kershner, et l’interprète principal est Frank Sinatra. Mais celui-ci se blesse à la main en Novembre 1970 et se voit contraint de renoncer. Frank Wells relance donc Eastwood. Celui-ci constate que le script qu’il avait lu a subi de nombreuses modifications. Il demande donc à Don Siegel, exceptionnellement libéré de son contrat avec la Universal, d’y travailler avec le scénariste Dean Riesner, reformant l’équipe d’Un Shériff à New York. Les deux hommes planchent environ six semaines sur un nouveau script. Ils commencent par déplacer l’action de New York à San Francisco – l’idée leur serait venue en visionnant un match de football dans l’enceinte du Kezaar Stadium, décor idéal pour une séquence spectaculaire. Puis ils rajeunissent le personnage, à l’origine proche de la retraite et plus modéré dans ses actions – Clint Eastwood envisagea même à un moment de se vieillir. Enfin, ils modifient le cadre de l’affrontement final : prévu à l’origine dans un aéroport où Scorpio devait détourner un avion, il sera remplacé par la séquence du bus scolaire, à l’évidence moins coûteuse et sans doute plus efficace. Petit à petit, le scénario s’organise, non sans difficultés, autour des scripts de Fink et de Riesner. L’Inspecteur Harry devient dès lors un projet de la jeune compagnie Malpaso, et Eastwood recrute des habitués : Robert Daley sera producteur exécutif, la musique est confiée à Lalo Schifrin – déjà compositeur de De l’Or pour les Braves et Les Proies -, et la photographie au jeune chef opérateur Bruce Surtees, qui avait déjà photographié Les Proies et Un Frisson dans la Nuit ; les deux hommes collaboreront régulièrement jusqu’à Pale Rider, et Surtees signera même la photographie de Rat Boy de Sondra Locke, autre production Malpaso. On retrouve aussi des habitués parmi les interprètes comme Mae Mercer ou John Mitchum. Le rôle de Scorpio est en revanche confié à un parfait inconnu : Andrew Robinson, acteur de théâtre off-Broadway formé à la Royal Academy of Dramatic Art, n’est encore jamais apparu sur un écran. Son visage d’ange fera merveille pour incarner la folie meurtrière, rôle qui le poursuivra durant toute sa carrière.
En dépit de difficultés logistiques liés aux extérieurs, le tournage se déroule sans problème majeur, et l’équipe est constamment en avance sur le plan de travail. Même si le budget est plus important que lors de leurs précédentes productions, Siegel et Eastwood ne changent en rien leurs méthodes, celles des artisans de la Série B : efficacité maximale, pas plus d’une ou deux prises, quoiqu’il arrive, tourner tous les jours. Exemple connu : cloué au lit, Don Siegel se retrouva incapable d’assurer le tournage de la séquence du sauvetage sur la corniche, qu’il confia à Clint Eastwood. Celui-ci venait de voir une scène similaire lors d’un journal télévisé. Il proposa d’en faire une séquence nocturne afin d’éviter les problèmes de circulation, et annonça aux studio qu’il la tournerait en deux nuits, au lieu des six prévues. Reprenant ses méthodes de tournage léger déjà étrennées sur Un Frisson dans la Nuit, Eastwood la boucla en une seule nuit : ‘Pourquoi passer dix jours à tourner ce qu’une équipe de télévision met en boîte en dix minutes ?’.
Sorti à Noël 1971, L’Inspecteur Harry fut un gros succès public, et finira par rapporter à la Warner 22 million de dollars sur le seul territoire américain. L’accueil critique fut en revanche beaucoup plus froid, même s’il n’a pas été aussi unanime qu’on a pu l’écrire. Si des journaux comme le New York Times se montrèrent assez dédaigneux, Times le classa parmi les 10 meilleurs films de l’année, et même un magazine libéral tel que Rolling Stones en fit l’éloge. Mais le coup de tonnerre vint du New-Yorker, sous la plume de Pauline Kael. Si la mythique critique avait su apprécier la violence stylisée de Bonnie and Clyde ou Le Parrain, elle eut fort à faire en cette fin d’année : L’Inspecteur Harry sortit en effet deux semaines après Orange Mécanique et le même jour que Les Chiens de Paille. Et elle n’hésita pas à qualifier le Siegel et le Peckinpah de films ‘fascistes’, trouvant même des relents de racisme dans le premier. Pourtant, rien de plus faux.
Sachant que le fascisme est une attitude de groupe soumis à un état fort et autoritaire, on se demande bien quel est le rapport avec Callahan. Celui-ci est au contraire un individu qui s’oppose à une hiérarchie qui lui paraît tout mettre en œuvre pour l’empêcher de remplir sa fonction. Don Siegel l’a expliqué lors d’une interview : "Harry est un puritain. C’est un homme amer […]. Il n’aime pas ceux qui violent la loi et il n’aime pas la façon dont la loi est appliquée. Ca ne veut pas dire que je lui donne raison." Loin d’être un fasciste, Callahan se rapprocherait plutôt de la doctrine de la désobéissance civique de Thoreau et doit faire face à des situations qu’il juge absurdes. L’accusation de racisme ne tient guère plus debout, deux scènes au moins en attestent : la conversation avec le médecin noir qui s’occupe de la jambe de Callahan démontre qu’ils sont de vieilles connaissances. De plus, lorsqu’un officier explique à Gonzalès que Callahan déteste ‘les Rosbifs, les Ritals, les Youpins, les Métèques, les Négros, les Polacks, les Chinetoques’, celui-ci demande ce qu’il pense des latino-américains. Et Harry de répondre ‘spécialement les Chicanos’, tout en adressant un clin d’œil à l’officier. Don Siegel précise toutefois dans son autobiographie que ces deux scènes ont été écrites afin que la séquence face au cambrioleur noir ne soit pas mal interprétée. Il semble que cela n’ait pas suffit.
Il apparaît nécessaire de préciser que le personnage de Harry Callahan est double. On a vu au début de ce texte qu’Eastwood était intéressé par la dimension réaliste du rôle, ce qui représente une nouveauté dans sa carrière, et ce même si l’on ne sait rien de son existence, hormis l’histoire du décès de sa femme, tuée par un chauffard ayant pris la fuite. Callahan est en fait un ouvrier, exécutant son ouvrage de la façon qu’il juge la plus efficace. Il dit souhaiter une augmentation plutôt que les honneurs, préfère souffrir plutôt que de détruire un pantalon dont il se rappelle encore le prix. Il est l’expression d’une classe sociale, aimant malgré tout son travail, auquel il se consacre entièrement, même aux dépends de son repos comme le montre la séquence mythique où il met fin à un cambriolage tout en mâchouillant son hot-dog - rendant ainsi hommage à l’une de ses idoles, James Cagney, tirant sur un homme dans un coffre de voiture tout en grignotant un pilon de poulet dans L’Enfer est à Lui -, instaurant ainsi un archétype du ‘flic cool’, repris jusqu’au Chow Yun-Fat de A Toute Epreuve. Ce dévouement à son travail n’est pas montré sans humour, comme le prouvent ses réactions en observant la soirée hippie tout en attendant Scorpio. Mais ceci est l’attitude de Callahan face au crime ‘ordinaire’, dont les motivations sont rationnelles. Il n’en est rien face à Scorpio : celui-ci semble être la représentation d’un mal absolu, au comportement inexplicable. Callahan devient alors l’incarnation de l’ange exterminateur - figure déjà jouée par Eastwood dans la trilogie léonienne, et qu’il reprendra entre autres dans L’Homme des Hautes Plaines. Les symboles ne manquent pas pour illustrer cette confrontation : Scorpio mitraille l’enseigne ‘Jesus Saves’ située au-dessus de Callahan, leur premier face à face à lieu au pied d’un crucifix… Cette dualité est particulièrement visible si l’on compare les deux tirades du 44. Magnum : si la première peut-être perçue comme une sorte de jeu sadique, la seconde est à l’évidence pleinement ressentie. Et c’est à la lumière de cette métamorphose qu’il faut comprendre les derniers plans du film : devenu un instrument de vengeance divine malgré lui et constatant l’échec d’un système, écoeuré, il jette son étoile de policier à l’eau - il n’est pas non plus interdit d’y voir une référence à l’ultime geste de Gary Cooper dans Le Train Sifflera Trois Fois. Il faut préciser qu’Eastwood était au départ opposé à cette scène, pensant qu’un policier tel que Callahan ne pourrait jamais démissionner, n’ayant d’autres objectifs. Suite à une discussion avec Siegel, il fut décidé que Harry sortirait son étoile et la contemplerait avant de la ranger. Ce n’est que le jour du tournage qu’Eastwood se rendit compte que la séquence d’origine était sans doute la meilleure – changement d’avis qui aurait pu entraîner des problèmes logistiques, une seule étoile ayant été prévue !
On a depuis trente ans beaucoup débattu sur l’idéologie de L’Inspecteur Harry, en vain sans doute, car le film n’a rien d’un manifeste, et ses auteurs n’ont rien voulu faire d’autre qu’un bon film d’action, où l’on peut éventuellement lire un rappel des droits des victimes. Comme le confiait Clint Eastwood à son biographe Stuart Kaminsky, "‘Il y a une raison pour les droits de l’accusé, et je trouve que c’est très important, que c’est l’une des choses qui font la grandeur de notre pays. Mais il y a aussi les droits de la victime". Certains observateurs ont également pu être agacés par l’hommage rendu aux policiers morts en service qui ouvre le film. Mais tout cela ne doit pas faire oublier que L’Inspecteur Harry est l’un des tous meilleurs films policiers de l’histoire du cinéma, qui, trente ans après sa sortie, n’a pas pris une ride, et qui continue à marquer de son influence le cinéma d’action. Et c’est d’ailleurs la marque des classiques : depuis 1972, il n’existe aucun héros de films d’action qui n’ait été influencé, d’une manière ou d’une autre, par le personnage de Harry Callahan. Il faut dire que ce film représente le sommet du savoir-faire de Don Siegel. Un film policier, donc, mais surtout un film de chasse : car la traque de Scorpio ressemble à celle d’un animal sauvage. Tous deux connaissent parfaitement bien leur terrain d’opération - voir par exemple le générique dans lequel Callahan repère le toit d’où est parti le coup fatal. De plus, il opère avec un 44. Magnum, arme à l’origine destinée à la chasse comme le rappelle John Milius. Enfin, voyez le saut de Scorpio lorsqu’il est touché lors de la séquence du stade - idée à mettre au crédit d’Andy Robinson. Là est la vraie nature de L’Inspecteur Harry : un film d’action musclé, nerveux, brillamment mis en scène, tout sauf un tract politique.
Musique :
Bande originale
1. Prologue/The Swimming Pool
2. Main Title
3. Harry's Hot Dog
4. No More Lies, Girl
5. Scorpio's View
6. Red Light District
7. Scorpio Takes the Bait
8. Cross
9. Goodbye, Callahan
10. Stadium Grounds
11. Floodlights
12. Dawn Discovery
13. Off Duty
14. Strip Club
15. Liquor Store Holdup
16. City Hall
17. School Bus
18. End Titles
19. Floodlights [Take I]
20. City Hall [Alternate Take]
anthology des divers inspecteur Harry
Sources : wikipedia, allociné, dvdclassik
Film : Dirty Harry
Modérateurs : Forum Pokeralille, Membres du comité d'administration
Film : Dirty Harry
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“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
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