LE CONTINUATION BET
Article trouvé sur Pokeracademie et traduit des articles 2+2
Ah, le Continuation bet (CB), mon vieil ami. J'ai deux certitudes sur le CB :
1.C'est un des coups les plus faciles et les plus efficaces au Hold'em No-Limit.
2.C'est un des coups le plus sur-utilisé dans les parties actuelles de TH NL.
Un continuation bet est une poursuite de l'attaque au flop, turn ou river quand vous êtes le dernier joueur à avoir betté ou relancé au précédent tour d'enchères. La plupart du temps, un CB se réfère à un bet au flop fait par l'attaquant pré flop. Vous relancez pré flop et êtes suivi par un ou plusieurs payeurs. Vous bettez ensuite, que vous ayez ou non touché le flop. Vous avez montré de la force en relançant pré flop, cette mise au flop en est la continuité.
C'est une sorte de bluff, mais très efficace puisque vous ferez le même type de coup avec une main faite au flop.
La logique de ce move est simple : le relanceur pré flop a plus de chance d'avoir une main forte que le payeur. De ce fait, au flop, l'attaquant aura, en moyenne, l'avantage. Quand les deux joueurs ont ratés le flop (ce qui arrive souvent), l'attaquant pré-flop abandonnera souvent le coup suite à un move agressif de la part de son adversaire. Ainsi, dans des situations classiques telles qu'une relance pré-flop payée par la BB, Chen et Ankenman, dans The Mathematics of Poker, estime qu'un CB doit être fait 100% du temps après un check de la BB.
Un CB de 1/3 du pot doit réussir 33% du temps pour être profitable, il doit réussir 40% du temps quand il fait 2/3 pot et 50% du temps avec un CB de la taille du pot.
Ces pourcentages tiennent compte du fait que vous abandonnerez la main si vous êtes payé ou relancé (ce qui n'est pas toujours le cas).
De même, ces chiffres sont valables en début de tournoi ou en cash game, quand les jetons ont tous la même valeur. Si vous êtes déjà bien avancé dans un tournoi, le facteur "bulle" va influencer la valeur des jetons et obliger votre CB à réussir plus souvent pour être efficace.
Ceci est du à la non-linéarité de la valeur des jetons : les jetons que vous risquez de perdre ont plus de valeur que ceux que vous pouvez espérer gagner.
Maintenant, comment les CB fonctionnent-ils en pratique ?
Il y a de nombreux facteurs qui vont influencer la réussite CB. Certains d'entre eux, comme votre image à la table, ne sont pas quantifiable. Si vos adversaires vous ont vu arroser la table de CB depuis 1h à chaque fois que vous en aviez l'opportunité, ils vont commencer à vous payer plus souvent.
D'autres facteurs, comme ceux présentés ci-dessous, sont quantifiables et c'est ce que je vais essayer de faire en me basant sur ma banque de données de mes mains jouées on line.
1. Nombre et niveaux des adversaires
Plus il y a d'adversaires au flop, moins votre CB a de chances de réussir, et ce n'est pas vraiment une révélation…
De plus, plus les adversaires seront expérimentés, plus ils paieront vos CB.
Ce graphique montre l'efficacité du CB en fonction du nombre d'adversaires présents au flop.
Il y a une courbe pour les tournois à 10$ du buy-in et une autre pour ceux à 100$ ou plus. La largeur de ces courbes représente le degré d'incertitude des chiffres dont je dispose. J'ai beaucoup moins de données avec 5 joueurs ou plus présents au flop, c'est pourquoi l'erreur est plus importante.
J'ai plusieurs mises en garde sur ce graphique et ceux qui vont suivre. Je définis la réussite d'un CB de cette façon : quelle est la chance de remporter le pot suite à un bet au flop ?
Si quelqu'un call ou raise, alors c'est un échec ! Ce que je présente dans ces graphiques ne sont donc pas à proprement parler des Continuation Bet, puisqu'il n'y a pas de conditions sur le fait de relancer pré flop, ou sur le fait que le bet au flop soit fait par le relanceur pré flop. Ceci est fait dans l'unique but d'avoir un échantillon de mains suffisamment important. Si j'avais restreint mon analyse uniquement aux "vrais" CB, je n'aurais pas réussi à obtenir les différents graphiques présentés ici. Donc, la valeur réelle de succès d'un "vrai" CB ne sera pas exactement la même que celle présentée dans ces graphiques, mon objectif étant simplement d'identifier et de quantifier les différents facteurs pouvant influencer les chances de réussite d'un CB.
Les données en provenance des tournois à 10$ sont issues uniquement d'observations, il n'y a donc pas de joueur en commun.
Les données sur les tournois à 100$ proviennent de ma base de données personnelle, en ayant retiré toutes les mains avec lesquelles j'ai vu un flop. Ainsi, les stats ne devraient pas être biaisées par la présence régulière d'un même joueur au flop (l'auteur). Mon échantillon de mains pour les tournois à plus gros buy-in est trop faible pour que je l'utilise ici.
2. Paires et couleurs au flop
Les CB ont plus de chance de réussir quand le board présente une paire ou quand il n'y a pas de tirage flush possible (un flop rainbow, les trois cartes sont de couleur différente). Parce que les mains adverses sont plus susceptibles d'avoir ratées le flop et ne vont donc pas chercher à se battre pour remporter le pot.
Encore une fois, la largeur des barres représente l'incertitude; mon échantillon de mains comporte seulement 92 flops présentant un trips (3 cartes identiques) et sur lesquels un bet a été fait.
Un échantillon plus petit signifie plus d'erreurs.
Bien que ce graphique ne le montre pas, les chances de success d'un CB sur un flop comprenant une paire sont beaucoup plus proches de celles sur un board sans paires.
Il est en effet habituel d'attaquer les flops avec une doublette car cela représente toujours une bonne opportunité de vol de pot. Le fait étant connu, je suspecte néanmoins que les adversaires jouant à des enjeux plus importants vont contester plus souvent ce type de flop.
3. Connectivité du flop
Plus le board est connecté, plus il y a de chance qu'un adversaire ait un tirage et paye notre CB.
J'ai divisé tous les flops ne présentant pas de paire en 5 catégories :
0-gap flop : 3 cartes qui se suivent (456 ou 9TJ)
1-gap flop : un unique trou entre deux cartes (235 ou 9JQ)
2-gap flop : deux trous (AKT, 975, 632)
Flop mixte (mixed) : deux cartes qui se suivent et une troisième disjointe (QJ3, K76)
Flop non connecté (unconnected) : le reste.
J'aurais imaginé que le pourcentage de réussite d'un CB sur des flops mixtes serait légèrement plus proche de celui des 2-gap flops que des flops non connectés. Maintenant, je pense que je ne dois plus craindre autant les tirages quintes sur des flops 2-gap, du type par exemple.
4. Carte la plus haute au flop
J'ai remarqué que mon CB avait plus de chance de réussir sur un board présentant un As. C'est pourquoi quand je raise 99 pré flop, je fais toujours un CB sur des flops du type AQ6. Le relanceur pré flop est toujours plus susceptibles d'avoir un As que le payeur.
Ce graphique montre les pourcentages de réussite d'un CB en fonction de la plus haute carte du flop (pour les flops sans paires uniquement).
La baisse de réussite du CB sur les flops avec une petite carte haute (4, 5 ou 6 par exemple) est sûrement plus due à l'augmentation de la connectivité qu'à l'absence de grosse carte.
Notez que les flops As et Roi hauts se démarquent sensiblement du lot. Les flops Roi haut sont sensiblement aussi bon que les flops As haut pour réussir un CB. Info intéressante !
5. Taille du CB
Je suis sur que ces résultats vont en surprendre plus d'un mais plus les bets sont gros, plus ils ont de chance de remporter le pot.
Il apparaît que la taille optimale d'un bet au flop se situerait aux alentours de la moitié du pot, comme le suggère Harrington.
6. En conclusion
J'espère que cette petite étude vous a appris quelque chose. Si vous n'êtes pas familier avec le Continuation Bet, j'espère que vous allez le devenir après la lecture de cet article
Si vous êtes un habitué du CB, j'espère que vous apprendrez à ne pas en faire dans certaines situations bien précises.
Quand vous avez un tirage relativement bon en main, et spécialement avec la position, ne pas faire de CB est sûrement la meilleure solution.
Un check au flop vous permet d'avoir une carte gratuite, de contrôler la taille du pot, peut induire un bluff chez votre adversaire et éviter le check/raise. De plus, en ne faisant pas de CB de temps en temps, vos adversaires accorderont plus de crédibilité à vos bets au flop et vous permettront de préserver une fold equity correcte sur vos futurs CB.
De plus, les joueurs de faible niveau adorent les tirages. Quand le board présente de nombreux tirages et que vous l'avez complètement raté, il est peut-être temps d'abandonner le coup surtout si plusieurs adversaires sont présents au flop.
Les bons joueurs accordent beaucoup moins de crédits aux CB, il y en a même qui paieront vos CB avec n'importe quelles cartes (surtout en position) uniquement pour voir si le CB est suivit d'une attaque au turn.
Si l'attaquant tire une second barrel, la plupart abandonneront le coup s'ils n'ont pas amélioré leur jeu. Par contre, si l'attaquant check, il betteront souvent (en floating) derrière pour essayer de remporter le coup.
Contre ce genre d'adversaires, vous devrez tirer des second barrels plus souvent quand vous ratez complètement le board. Vous devrez également check/raiser le turn plus souvent quand vous avez une bonne main.
Il est important de connaître vos adversaires et d'exploiter leurs faiblesses.
Source: Tysen Streib, auteur de "Kill Everyone".
Le continuation bet
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Le continuation bet
Rufflion Sound - Reggae addict
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
2ème article sur le continuation bet, trouvé sur Live Poker
LE CONTINUATION BET
Par Raquel Azran
Miser, c’est gagner
Que faire quand on a pris l’initiative de la relance pré-flop avec une main forte mais que l’on rate son flop ? Une technique très populaire consiste à miser en bluff en espérant remporter le coup arrêté : c’est le continuation bet. Coup très efficace et particulièrement utile, il perd de sa substance s’il est réalisé dans de mauvaises conditions ou de façon trop prévisible. Et méfiance, vos adversaires le manient sans doute aussi !
Vous avez le bouton, et vous relancez pré-flop après avoir découvert un AR assortis, très bonne main d’autant plus que vous aurez la position tout le long du coup. Le joueur en position de small blind se couche et le joueur à la big blind suit. Le flop n’est malheureusement pas au rendez-vous : 2k5t9p. Votre adversaire checke. Que faites-vous ? C’est probablement le moment idéal pour essayer de voler le pot en misant pour continuer à représenter une bonne main après votre relance pré-flop.
Car il faut savoir que lorsque vous relancez avant le flop avec une main qui n’est pas une paire, 2 fois sur 3, vous ne toucherez aucun jeu sur le flop. Il est donc primordial de savoir gérer cette situation le plus efficacement possible. Le continuation bet est l’arme fatale que vous devez posséder dans votre arsenal. Cette technique, classique mais incontournable, consiste à garder l’initiative prise pré-flop en continuant à miser sur le flop alors même qu’on l’a manqué. Pour pouvoir être appliqué, deux conditions sont toutefois nécessaires : personne n’a misé avant vous après le flop et vous avez la position du dernier relanceur.
En misant ainsi, vous mimez une grosse paire cachée, ou du moins vous obligez votre adversaire à penser que vous avez au moins floppé la top pair.
Quand vient votre tour de parler, vous faites alors une mise comprise entre 40% et 70% du pot en espérant gagner le pot tout de suite. Prenons l’exemple d’une mise de la moitié du pot pour observer la clef de la réussite de ce coup. Si le pot est de 100, et que vous faites un continuation bet de 50, le coup devient rentable pour cette situation donnée s’il marche au moins une fois sur trois. En effet, vous perdrez 50 les 2 fois où il ne marchera pas, et gagnerez 100 la fois où il marchera, pour un le résultat total finalement équilibré. Et vous pourrez gagner de l’argent quand vous toucherez effectivement une bonne main sur le flop (voir encadré). Il suffit donc que le continuation bet porte ses fruits 1 fois sur 3 pour équilibrer ses pertes ; au-delà, le coup devient même carrément rentable.
On pourrait être tenté de faire des continuation bets encore plus petits pour diminuer le taux de réussite nécessaire à rendre le coup rentable. Cependant, ces « micro » bets ont le désavantage de donner des cotes trop favorables aux mains à tirage, et ne mettent pas une pression suffisante sur vos adversaires qui auraient un petit jeu. Le but du continuation bet est de gagner le coup tout de suite et cet objectif ne sera atteint qu’avec une mise substantielle.
Voilà pour la théorie, mais la pratique est légèrement plus complexe. Car pour réaliser un continuation bet gagnant, il faut considérer un certain nombre de facteurs liés à la situation et réunir les conditions les plus favorables à la réalisation de ce coup.
Texture du flop et adversaires
La texture du flop est une donnée fondamentale que vous devez apprécier en permanence, et elle doit être l’élément central de votre analyse dans le cas particulier du continuation bet. On dit que le flop a une bonne texture quand il y a peu de chance qu’il ait donné une bonne main à votre adversaire, et qu’il a une mauvaise texture dans le cas contraire. Sachant que les mains jouées de préférence par la majorité des joueurs sont les grosses cartes, les cartes assorties et les cartes connectées, il faut donc se méfier particulièrement des flops qui peuvent s’accorder avec de telles mains.
Des flops de type Q-8-3 rainbow* se prêtent très bien à des continuation bets quelle que soit la main avec laquelle vous avez relancé pré-flop. Vous pouvez craindre que votre adversaire ait une dame, mais il est plus probable qu’il n’en ait pas, auquel cas il aura beaucoup de mal à suivre votre mise sur le flop. Des mains comme 77 - J10 - AJ se coucheront la plupart du temps. En revanche, des flops comme A-K-Q ou J-10-9 sont extrêmement risqués et méritent plus de prudence.
Il faut également apporter une extrême attention aux caractères et aux profils de vos concurrents. Le continuation bet doit faire partie de votre jeu mais ne doit pas être appliqué systématiquement sans considération du style de jeu des adversaires. Car ce move est une sorte de bluff ou de semi-bluff, qui se trouve être complètement improductif face à des calling stations (terme anglosaxon consacré pour des joueurs passifs qui misent rarement mais suivent toutes les enchères dès qu’ils ont un petit jeu ou un tirage, sans se soucier de la cote financière ou du jeu adverse). Si vous savez que votre adversaire ne se couchera pas, attendez d’avoir une bonne main pour miser.
Vous devez aussi tenir compte du niveau de jeu de vos adversaires. En effet, le continuation bet est un coup qui fonctionne moins bien face à des joueurs expérimentés car ils le connaissent et savent y répondre quand ils le subissent. Plus vos adversaires sont forts, plus vous devrez ruser pour rendre indétectables vos techniques et stratégies…
Ne pas être trop prévisible
La première façon de camoufler vos continuation bets est simple : elle consiste à ne pas miser le même montant à chaque fois. Si vous misez toujours exactement les deux tiers du pot pour vos continuation bets, il y a fort à parier que vos adversaires vont s’en rendre compte et utiliser cette information soit pour vous bluffer, soit pour slowplayer leurs bonnes mains sachant que vous allez miser. Si vous faites cette erreur et qu’ils ne s’en aperçoivent pas, surtout ne changez pas de table, ce sera une bonne partie !
Ensuite, un peu de discipline : il faut aussi miser des montants semblables quand vous touchez votre main, quitte à donner parfois des cotes plus avantageuses à vos adversaires. Car si vous misez le pot quand vous touchez une main et la moitié du pot quand vous manquez le flop, autant jouer avec vos cartes découvertes…
Enfin, il ne faut pas le faire systématiquement quand le flop ne vous est pas favorable. On a vu que la texture du flop joue un rôle très important dans le processus de décision, et faire trop de continuation bets sur des flops à mauvaise texture sera fatalement préjudiciable à votre portefeuille.
Le meilleur indicateur à suivre est la résistance que vous rencontrez face à vos continuation bets. S’ils ne produisent pas le rendement attendu, vous devez déterminer si vos adversaires touchent tout simplement leur jeu – ce qui parfois arrive pendant une longue période… –, ou si vous laisser transpirer des informations qui leur permettent de savoir que vous êtes en train de bluffer.
Gare aux abus
Le continuation bet fonctionne souvent très bien, si bien que l’on pourrait être tenté d’en abuser et de l’appliquer sans considérer toutes les options à disposition. Par exemple, supposons que vous avez relancé pré-flop avec AJ sur le bouton et un joueur suit. Le flop vient K-10-3 et votre adversaire checke. C’est un bon joueur, capable de tendre des pièges mais aussi de bluffer. Il faut peut-être envisager à ce moment-là de prendre une carte gratuite et tenter votre tirage ventral pour la quinte. Il ne faut pas exclure le continuation bet, mais prendre en compte le risque de se faire relancer et perdre ainsi une opportunité de taper votre main. Dans tous les cas, votre décision devra être basée sur des situations identiques passées, la qualité de votre adversaire, ainsi que l’ambiance de la table à ce moment précis de la partie.
Il faut également inclure dans l’équation l’image que vous projetez. Plus vous êtes actif sur la table, plus vos continuation bets seront contestés. Si vous venez de gagner plusieurs mains sans montrer votre jeu, vos adversaires vont devenir particulièrement suspicieux, même si vos mains étaient excellentes (mais cela, vous êtes seul(e) à le savoir !).
Finalement, l’essentiel est de rester imprévisible pour empêcher vos adversaires de lire votre jeu. Et le meilleur moyen de le leur dissimuler est de jongler avec différentes stratégies et tactiques au cours de la partie.
Les défenses face à un joueur qui le pratique
A l’inverse, il faut savoir quand et comment avoir se défendre face à un continuation bet. Il a très bien été expliqué et rendu populaire par Dan Harrington (voir encadré) et c’est le coup de « professionnel » le plus répandu.
La première chose à faire est d’identifier les joueurs adeptes du continuation bet. Pour cela, soyez particulièrement attentif aux joueurs qui relancent très souvent pré-flop. En effet, si un joueur ne relance que très rarement avant le flop, c’est qu’il est très sélectif et ne joue que des mains de premier ordre – certains joueurs ne relancent qu’avec AA, RR, DD, et AR. Ils miseront alors très souvent sur le flop car ils n’auront a priori pas besoin d’améliorer leur main, ce qui ne qualifie donc pas pour un continuation bet.
En revanche, un joueur agressif, qui relance régulièrement avant le flop et mise en continuation sur le flop plus de la moitié du temps pratique très vraisemblablement le continuation bet. Evidemment, plus fréquemment il mise après le flop, plus grande est la probabilité qu’il n’ait rien touché quand il mise. Deux cas se présentent alors.
- Si vous n’avez pas la position, vous allez parler avant le relanceur. Vous pouvez miser avant lui et l’empêcher ainsi de faire son continuation bet. S’il a manqué le flop, sa seule option sera alors le bluff pur après une mise, ce qui le mettra dans une position très inconfortable.Mais si vous pensez avoir une bonne lecture du jeu adverse, la meilleure solution sera le check raise en bluff ou semi-bluff. Les semi bluffs sont très efficaces face à un joueur qui pratique beaucoup le continuation bet et vous augmenterez grandement vos chances de remporter des coups avec vos mains à tirage en les jouant très agressivement en réponse à ce type de mises.
- Mais si vous parlez après le relanceur, vous pouvez soit le raiser juste après le flop, soit suivre sa mise sur le flop que vous pensez être un continuation bet. A moins d’être un joueur très élaboré, il checkera au turn et vous pourrez voler le pot à ce moment-là.
Pour conclure, rappelons que par essence, le continuation bet est un bluff. Pour fonctionner, il faut que vos adversaires perçoivent les signaux que vous leur lancez intentionellement. Vous représentez de la force avant et après le flop pour les faire passer. Si vous faites face à des joueurs qui ne prêtent pas aucune attention à ces informations et qui ont tendance à suivre très souvent, n’essayez pas de les manipuler et de les dominer par des techniques qu’ils ne percevront pas. En revanche, des joueurs plus attentifs et plus serrés seront vos cibles préférées. Attention tout de même aux joueurs très expérimentés qui décèleront vos manigances et risquent de vous revenir dessus en retournant contre vous vos propres armes.
LE CONTINUATION BET
Par Raquel Azran
Miser, c’est gagner
Que faire quand on a pris l’initiative de la relance pré-flop avec une main forte mais que l’on rate son flop ? Une technique très populaire consiste à miser en bluff en espérant remporter le coup arrêté : c’est le continuation bet. Coup très efficace et particulièrement utile, il perd de sa substance s’il est réalisé dans de mauvaises conditions ou de façon trop prévisible. Et méfiance, vos adversaires le manient sans doute aussi !
Vous avez le bouton, et vous relancez pré-flop après avoir découvert un AR assortis, très bonne main d’autant plus que vous aurez la position tout le long du coup. Le joueur en position de small blind se couche et le joueur à la big blind suit. Le flop n’est malheureusement pas au rendez-vous : 2k5t9p. Votre adversaire checke. Que faites-vous ? C’est probablement le moment idéal pour essayer de voler le pot en misant pour continuer à représenter une bonne main après votre relance pré-flop.
Car il faut savoir que lorsque vous relancez avant le flop avec une main qui n’est pas une paire, 2 fois sur 3, vous ne toucherez aucun jeu sur le flop. Il est donc primordial de savoir gérer cette situation le plus efficacement possible. Le continuation bet est l’arme fatale que vous devez posséder dans votre arsenal. Cette technique, classique mais incontournable, consiste à garder l’initiative prise pré-flop en continuant à miser sur le flop alors même qu’on l’a manqué. Pour pouvoir être appliqué, deux conditions sont toutefois nécessaires : personne n’a misé avant vous après le flop et vous avez la position du dernier relanceur.
En misant ainsi, vous mimez une grosse paire cachée, ou du moins vous obligez votre adversaire à penser que vous avez au moins floppé la top pair.
Quand vient votre tour de parler, vous faites alors une mise comprise entre 40% et 70% du pot en espérant gagner le pot tout de suite. Prenons l’exemple d’une mise de la moitié du pot pour observer la clef de la réussite de ce coup. Si le pot est de 100, et que vous faites un continuation bet de 50, le coup devient rentable pour cette situation donnée s’il marche au moins une fois sur trois. En effet, vous perdrez 50 les 2 fois où il ne marchera pas, et gagnerez 100 la fois où il marchera, pour un le résultat total finalement équilibré. Et vous pourrez gagner de l’argent quand vous toucherez effectivement une bonne main sur le flop (voir encadré). Il suffit donc que le continuation bet porte ses fruits 1 fois sur 3 pour équilibrer ses pertes ; au-delà, le coup devient même carrément rentable.
On pourrait être tenté de faire des continuation bets encore plus petits pour diminuer le taux de réussite nécessaire à rendre le coup rentable. Cependant, ces « micro » bets ont le désavantage de donner des cotes trop favorables aux mains à tirage, et ne mettent pas une pression suffisante sur vos adversaires qui auraient un petit jeu. Le but du continuation bet est de gagner le coup tout de suite et cet objectif ne sera atteint qu’avec une mise substantielle.
Voilà pour la théorie, mais la pratique est légèrement plus complexe. Car pour réaliser un continuation bet gagnant, il faut considérer un certain nombre de facteurs liés à la situation et réunir les conditions les plus favorables à la réalisation de ce coup.
Texture du flop et adversaires
La texture du flop est une donnée fondamentale que vous devez apprécier en permanence, et elle doit être l’élément central de votre analyse dans le cas particulier du continuation bet. On dit que le flop a une bonne texture quand il y a peu de chance qu’il ait donné une bonne main à votre adversaire, et qu’il a une mauvaise texture dans le cas contraire. Sachant que les mains jouées de préférence par la majorité des joueurs sont les grosses cartes, les cartes assorties et les cartes connectées, il faut donc se méfier particulièrement des flops qui peuvent s’accorder avec de telles mains.
Des flops de type Q-8-3 rainbow* se prêtent très bien à des continuation bets quelle que soit la main avec laquelle vous avez relancé pré-flop. Vous pouvez craindre que votre adversaire ait une dame, mais il est plus probable qu’il n’en ait pas, auquel cas il aura beaucoup de mal à suivre votre mise sur le flop. Des mains comme 77 - J10 - AJ se coucheront la plupart du temps. En revanche, des flops comme A-K-Q ou J-10-9 sont extrêmement risqués et méritent plus de prudence.
Il faut également apporter une extrême attention aux caractères et aux profils de vos concurrents. Le continuation bet doit faire partie de votre jeu mais ne doit pas être appliqué systématiquement sans considération du style de jeu des adversaires. Car ce move est une sorte de bluff ou de semi-bluff, qui se trouve être complètement improductif face à des calling stations (terme anglosaxon consacré pour des joueurs passifs qui misent rarement mais suivent toutes les enchères dès qu’ils ont un petit jeu ou un tirage, sans se soucier de la cote financière ou du jeu adverse). Si vous savez que votre adversaire ne se couchera pas, attendez d’avoir une bonne main pour miser.
Vous devez aussi tenir compte du niveau de jeu de vos adversaires. En effet, le continuation bet est un coup qui fonctionne moins bien face à des joueurs expérimentés car ils le connaissent et savent y répondre quand ils le subissent. Plus vos adversaires sont forts, plus vous devrez ruser pour rendre indétectables vos techniques et stratégies…
Ne pas être trop prévisible
La première façon de camoufler vos continuation bets est simple : elle consiste à ne pas miser le même montant à chaque fois. Si vous misez toujours exactement les deux tiers du pot pour vos continuation bets, il y a fort à parier que vos adversaires vont s’en rendre compte et utiliser cette information soit pour vous bluffer, soit pour slowplayer leurs bonnes mains sachant que vous allez miser. Si vous faites cette erreur et qu’ils ne s’en aperçoivent pas, surtout ne changez pas de table, ce sera une bonne partie !
Ensuite, un peu de discipline : il faut aussi miser des montants semblables quand vous touchez votre main, quitte à donner parfois des cotes plus avantageuses à vos adversaires. Car si vous misez le pot quand vous touchez une main et la moitié du pot quand vous manquez le flop, autant jouer avec vos cartes découvertes…
Enfin, il ne faut pas le faire systématiquement quand le flop ne vous est pas favorable. On a vu que la texture du flop joue un rôle très important dans le processus de décision, et faire trop de continuation bets sur des flops à mauvaise texture sera fatalement préjudiciable à votre portefeuille.
Le meilleur indicateur à suivre est la résistance que vous rencontrez face à vos continuation bets. S’ils ne produisent pas le rendement attendu, vous devez déterminer si vos adversaires touchent tout simplement leur jeu – ce qui parfois arrive pendant une longue période… –, ou si vous laisser transpirer des informations qui leur permettent de savoir que vous êtes en train de bluffer.
Gare aux abus
Le continuation bet fonctionne souvent très bien, si bien que l’on pourrait être tenté d’en abuser et de l’appliquer sans considérer toutes les options à disposition. Par exemple, supposons que vous avez relancé pré-flop avec AJ sur le bouton et un joueur suit. Le flop vient K-10-3 et votre adversaire checke. C’est un bon joueur, capable de tendre des pièges mais aussi de bluffer. Il faut peut-être envisager à ce moment-là de prendre une carte gratuite et tenter votre tirage ventral pour la quinte. Il ne faut pas exclure le continuation bet, mais prendre en compte le risque de se faire relancer et perdre ainsi une opportunité de taper votre main. Dans tous les cas, votre décision devra être basée sur des situations identiques passées, la qualité de votre adversaire, ainsi que l’ambiance de la table à ce moment précis de la partie.
Il faut également inclure dans l’équation l’image que vous projetez. Plus vous êtes actif sur la table, plus vos continuation bets seront contestés. Si vous venez de gagner plusieurs mains sans montrer votre jeu, vos adversaires vont devenir particulièrement suspicieux, même si vos mains étaient excellentes (mais cela, vous êtes seul(e) à le savoir !).
Finalement, l’essentiel est de rester imprévisible pour empêcher vos adversaires de lire votre jeu. Et le meilleur moyen de le leur dissimuler est de jongler avec différentes stratégies et tactiques au cours de la partie.
Les défenses face à un joueur qui le pratique
A l’inverse, il faut savoir quand et comment avoir se défendre face à un continuation bet. Il a très bien été expliqué et rendu populaire par Dan Harrington (voir encadré) et c’est le coup de « professionnel » le plus répandu.
La première chose à faire est d’identifier les joueurs adeptes du continuation bet. Pour cela, soyez particulièrement attentif aux joueurs qui relancent très souvent pré-flop. En effet, si un joueur ne relance que très rarement avant le flop, c’est qu’il est très sélectif et ne joue que des mains de premier ordre – certains joueurs ne relancent qu’avec AA, RR, DD, et AR. Ils miseront alors très souvent sur le flop car ils n’auront a priori pas besoin d’améliorer leur main, ce qui ne qualifie donc pas pour un continuation bet.
En revanche, un joueur agressif, qui relance régulièrement avant le flop et mise en continuation sur le flop plus de la moitié du temps pratique très vraisemblablement le continuation bet. Evidemment, plus fréquemment il mise après le flop, plus grande est la probabilité qu’il n’ait rien touché quand il mise. Deux cas se présentent alors.
- Si vous n’avez pas la position, vous allez parler avant le relanceur. Vous pouvez miser avant lui et l’empêcher ainsi de faire son continuation bet. S’il a manqué le flop, sa seule option sera alors le bluff pur après une mise, ce qui le mettra dans une position très inconfortable.Mais si vous pensez avoir une bonne lecture du jeu adverse, la meilleure solution sera le check raise en bluff ou semi-bluff. Les semi bluffs sont très efficaces face à un joueur qui pratique beaucoup le continuation bet et vous augmenterez grandement vos chances de remporter des coups avec vos mains à tirage en les jouant très agressivement en réponse à ce type de mises.
- Mais si vous parlez après le relanceur, vous pouvez soit le raiser juste après le flop, soit suivre sa mise sur le flop que vous pensez être un continuation bet. A moins d’être un joueur très élaboré, il checkera au turn et vous pourrez voler le pot à ce moment-là.
Pour conclure, rappelons que par essence, le continuation bet est un bluff. Pour fonctionner, il faut que vos adversaires perçoivent les signaux que vous leur lancez intentionellement. Vous représentez de la force avant et après le flop pour les faire passer. Si vous faites face à des joueurs qui ne prêtent pas aucune attention à ces informations et qui ont tendance à suivre très souvent, n’essayez pas de les manipuler et de les dominer par des techniques qu’ils ne percevront pas. En revanche, des joueurs plus attentifs et plus serrés seront vos cibles préférées. Attention tout de même aux joueurs très expérimentés qui décèleront vos manigances et risquent de vous revenir dessus en retournant contre vous vos propres armes.
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+1 !
Terribles les pti graph's !
Terribles les pti graph's !
Tu tapes ? : www.ladrummerie.com
ironquent a écrit :Sur la deuxième, le mec t'emmène nulle part, c'est toi qui lui dit : "suit-moi derrière le buisson, tu vas me prendre comme jamais car j'ai été vilaine."
Encore un article sur le continuation bet, celui ci trouvé par l'intermédiaire du club poker
le lien : http://www.pokercollectif.com/Divers/Po ... n-ici.html
le lien : http://www.pokercollectif.com/Divers/Po ... n-ici.html
Rufflion Sound - Reggae addict
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- Deux paires
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- Adhérent assocation
Dans l'article initial, il est dit qu'une relance préflop ne touche son jeu qu'une fois sur 3 au flop. Partant de cette hypothèse, je me suis dit un truc.
Si un joueur fait un continuation bet, il a 2 chances sur 3 de ne rien avoir touché (semi bluff). Et donc, que j'ai la position ou non et une bonne main ou non, le fait de bluffer en relançant ou en check-raisant à hauteur de 150% du pot systématiquement ce continuation bet au flop (+- 50% du pot) est rentable dès que ça marche 1 fois sur 2 (cf. exemple ci-dessous), ce qui sera le cas sans doute sachant que mon adversaire bluffe 2 fois sur 3 car flop pas touché et ne sera pas tenté de caller ma mise 3 fois supérieure à la sienne!
Pot 100, continuation bet standard de 50. Si je relance 150, l'adversaire a vraiment touché (1 chance sur 3) et il me call ou relance et admettons que je perde (ce qui n'est pas sûr), j'ai donc perdu 150 (1 chance sur 3).
Mais dans les 2 cas sur 3 où il ne floppe pas, ma mise de 150 a de grandes chances de tenir et si je gagne au moins une fois sur 2 dancs ce cs de figure (très probable), j'empoche 1,5 pot et ma stratégie est gagnante statistiquement. Ca meparait mieux que call au flop puis miser si l'adversaire check au turn.
Y a-t-il une erreur dans mon raisonnement???
Si un joueur fait un continuation bet, il a 2 chances sur 3 de ne rien avoir touché (semi bluff). Et donc, que j'ai la position ou non et une bonne main ou non, le fait de bluffer en relançant ou en check-raisant à hauteur de 150% du pot systématiquement ce continuation bet au flop (+- 50% du pot) est rentable dès que ça marche 1 fois sur 2 (cf. exemple ci-dessous), ce qui sera le cas sans doute sachant que mon adversaire bluffe 2 fois sur 3 car flop pas touché et ne sera pas tenté de caller ma mise 3 fois supérieure à la sienne!
Pot 100, continuation bet standard de 50. Si je relance 150, l'adversaire a vraiment touché (1 chance sur 3) et il me call ou relance et admettons que je perde (ce qui n'est pas sûr), j'ai donc perdu 150 (1 chance sur 3).
Mais dans les 2 cas sur 3 où il ne floppe pas, ma mise de 150 a de grandes chances de tenir et si je gagne au moins une fois sur 2 dancs ce cs de figure (très probable), j'empoche 1,5 pot et ma stratégie est gagnante statistiquement. Ca meparait mieux que call au flop puis miser si l'adversaire check au turn.
Y a-t-il une erreur dans mon raisonnement???
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