panpan a écrit :La consommation des ménages est l'un des facteurs primordiaux de la croissance, il n'y a pas de secrets...
Alors pour faire simple : la consommation et en particulier des ménages est un facteur secondaire de la croissance. D'ailleurs la consommation des ménages se porte bien comparé à l'année dernière ou a quelques années.
Pour répondre plus longuement, je vais reprendre ce qui avait été dit en 2005 quand on pouvait voir le bilan du ministaire d’un certain Sarkozy…
« Explosion de joie chez les conjoncturistes –et dans les milieux gouvernementaux : l’année 2004 s’est achevée sur la publication de chiffres optimistes : la consommation serait en nette reprise. Il n’en faut pas plus pour que certains en concluent que la reprise est à nouveau là et que la France va battre des records de croissance. Mais une analyse plus rigoureuse montre d’une part que la reprise de la consommation est en trompe l’œil, d’autre part qu’elle ne suffira en aucun cas à faire redémarrer l’économie, car ce n’est pas la consommation qui en est le véritable moteur…Certains observateurs veulent y voir l’effet des mesures SARKOZY du printemps. On se souvient que le ministre de l’économie de l’époque avait organisé une défiscalisation des donations, ainsi qu’un déblocage anticipé de l’épargne salariale, dans l’espoir, bien keynésien, d’une reprise de la demande de consommation (grâce au recul de l’épargne). Il est vrai qu’il semble que 3 à 4 milliards d’épargne se soient transformés en consommation.
Mais le ministre avait oublié que nous étions dans une économie ouverte, dans laquelle nos entreprises ne sont pas suffisamment compétitives en raison des charges auxquelles elles sont soumises. Résultat : s’il y a bien eu une (petite) reprise de la consommation (3 ou 4 milliards, c’est bien peu de chose), celle-ci s’est portée sur les produits étrangers et a provoqué une hausse sensible des importations (tandis que nos exportations stagnaient) : résultat, comme à chaque fois que l’on essaie de relancer par la consommation en économie ouverte, cela s’est traduit par un déficit de notre commerce extérieur et ce sont les économies étrangères qui ont été relancées par la politique de Nicolas SARKOZY. Un beau succès, dont nos partenaires commerciaux nous remercient.
Mais une telle politique, sans aucun effet sur notre croissance réelle, n’a de toutes façons qu’un temps. Le principal effet, outre la hausse des importations de biens de consommation, a été la chute du taux d’épargne, qui est passé de 15,9% à 15,4%. Or il faut être keynésien pour croire que c’est une bonne nouvelle, comme si l’épargne était une chose nuisible ou comme si elle était faite de thésaurisation (les Français cachant leurs euros sous leur matelas).
Or de nos jours l’épargne est intégralement placée, en banque, en bourse ou auprès d’organismes spécialisés. Cette épargne des ménages sert à financer l’économie et avant tout sert à financer les déficits publics croissants et les investissements productifs des entreprises. Moins d’épargne au moment où l’Etat s’endette de plus en plus, puisque les déficits publics s’envolent, cela signifie moins d’argent pour financer les investissements productifs. Or ce sont eux -et non la consommation- qui constituent le vrai moteur de la croissance. Car les investissements d’aujourd’hui, c’est la croissance et c’est l’emploi de demain.
La reprise de la consommation est donc artificielle et porte avant tout sur des produits étrangers. Elle ne sera qu’un feu de paille sans lendemain (ce qui se voit), qui pénalisera l’investissement (ce qui ne se voit pas). »
J'avais vu une analyse assez poussé sur l'effet de la relance de la consommation dans une économie ouverte, rédigé par un ancien prix nobel qui été assez critique... Sa vision des choses est d'ailleurs repris aujourd'hui par la majorité des experts... Forcément aujourd'hui il suffit de constater les faits.