Série TV: The Wire
Publié : Mardi 11 Août 2009 13:59
Je viens de terminer l'ultime saison de la série (la cinquième) et je ne résiste pas au besoin de vous la faire partager.
Conscient que ma plume ne rendra pas hommage à la série, je me contenterai de citer ceux qui le font mieux que moi.
Je voudrai juste de dire que cette série est sombre, sociologique, anti-manichéenne et qu'elle n'utilise pas les ficelles habituelles des autres séries: le récit est lent, les personnages fouillés et complètement "anti-tape-à-l'oeil"
Synopsis
La série traite du trafic de drogue dans la ville de Baltimore et plus précisément, du combat mené conjointement par des agents de la police criminelle et de la brigade des stupéfiants. Elle suit les parcours croisés, d'un côté, des représentants de l'ordre officiel comme la police, les élus locaux, les journalistes ou les enseignants et, de l'autre côté, des ennemis de la loi comme les gangsters, trafiquants de drogue et autres affairistes. La série présente au départ les inévitables connexions entre ces deux mondes apparemment bien définis. Elle développe ensuite, au fur et à mesure des saisons, l'inextricable enchevêtrement de situations et de personnages censés représenter des facettes antagonistes de la société. Enfin, elle offre en conclusion une vision très sombre mais réaliste de l'état des choses: le mauvais et le bon côté des choses forment un tout, car ils ont tous deux besoin l'un de l'autre pour exister. Passer la ligne fictive entre les deux n'est le plus souvent qu'une question de circonstances, plus que de volonté.
Commentaires
The Wire est traduit en français par Sur écoute. Bien que la trame des saisons en général et les investigations en particulier ne reposent pas uniquement sur l'écoute téléphonique, c'est généralement l'outil qui permet l'accélération des enquêtes. Elles-mêmes, à l'origine d'une ampleur modeste, mettent au jour, au fil des informations glanées via les écoutes, de vastes réseaux corrompus s'impliquant dans divers trafics à grande échelle, et dans de multiples milieux.
The Wire est traduit en français par Sur écoute. Bien que la trame des saisons en général et les investigations en particulier ne reposent pas uniquement sur l'écoute téléphonique, c'est généralement l'outil qui permet l'accélération des enquêtes. Elles-mêmes, à l'origine d'une ampleur modeste, mettent au jour, au fil des informations glanées via les écoutes, de vastes réseaux corrompus s'impliquant dans divers trafics à grande échelle, et dans de multiples milieux.
Ces cinq saisons, organisées comme un arc complet, sont une plongée sociologique au cœur du quotidien des habitants des cités de Baltimore. Tristes ou heureuses, les multiples histoires qui composent cette mosaïque sont autant de points de vue, de façons complémentaires de voir la misère et la noirceur de la vie des citoyens ordinaires aux États-Unis. La ville-même devient le plus grand personnage de la série.
Le tour de force de la série est de s'engager, sur le plan social, en montrant sans détour les pans les plus sombres du décor américain, son revers le plus inavouable, tout en mettant en scène une multitude de points de vue réalistes qui multiplient les questions dérangeantes sans jamais proposer de solution miracle. Il n'y a pas de fausse objectivité rassurante et pas de subjectivité accusatrice sous-jacente, l'épisode ne fait que montrer le plus passivement possible, et n'en résulte qu'un étrange bourdonnement qui persiste longtemps après sa diffusion.
David Simon a déclaré que, malgré le fait que l'œuvre semble être présentée comme une série dramatique sur le crime, elle est plutôt tournée « sur la représentation de la ville américaine, ses institutions et ses conséquences sur ses citoyens. Elle met aussi en lumière le fait que vous soyez soit un policier, un docker, un dealer, un politicien, un juge ou bien un avocat, vous faites irrémédiablement partie d'un tout où il vous faudra réclamer votre place dans le milieu auquel vous appartenez. »
Chaque nouvel épisode s'ouvre sur une citation d'un personnage mise en exergue.
Critique
La série a reçu d'excellentes critiques et est même considérée par plusieurs journaux (Time Magazine, The Chicago Tribune, Newsday, The San Francisco Chronicle, Variety, The New York Post, Entertainment Weekly et The San Jose Mercury News) comme la meilleure série de toute l'histoire de la télévision américaine
Elle est aussi reconnue pour son réalisme proche du documentaire, ses ambitions artistiques, son approche anti-manichéenne, le travail et l'évolution de ses personnages et son exploration profonde de divers thèmes sociaux
Metacritic, qui regroupe les diverses chroniques officielles publiées dans la presse ou sur Internet pour les transformer sous forme d'un score en pourcentage, a assigné la note moyenne de 98% pour la saison 4, ce qui est le plus grand score jamais réalisé par une série télévisuelle
L'écrivain Stephen King a déclaré que la série était définitivement rangée dans « les grands classiques » de la télévision aux côtés de The Sopranos et du Prisonnier. Pour sa part, Barack Obama déclare que cette série est sa préférée.
Liens
présentation de la série
"[...]Si on devait résumer la série avec un seul mot, ce serait sans hésitation: réalisme, voire hyper-réalisme. The Wire est une série policière atypique à bien des égards[...]."
critique et analyse de la série
"[...]La représentation des forces de polices et de secours américaines dans les séries télévisées, depuis les évènements du 11 septembre, a fortement tendance à glorifier ce fameux 911. Les formes de représentation sont certes différentes : Jack Bauer est digne du super-héros dans « 24 », le flic moyen est loué pour sa bravoure et son sens du sacrifice dans « Third Watch », l’acharnement du système judicaire américain est mis en scène dans « Law and Order ». Toujours est-il que le résultat est le même, et le message semble donc univoque : traumatisés certes, les Etats-Unis sont capables de faire face à la menace terroriste. Or face à l’infaillible succès des forces policières comme représentées dans les séries télévisées post-11 septembre, les équipes de « The Wire » sont confrontées à l’échec des politiques et stratégies mises en œuvre.[...]"
du point de vue du créateur de la série
"[...]Après mon départ du journal, nous avons passé quelques mois auprès des petits dealers dans un des quartiers les plus chauds de la ville et les gens nous ont, peu à peu, adopté pour nous raconter leurs vies et les ramifications infinies du commerce de la drogue dans leur quotidien. Ils avaient le sentiment que nous les écoutions vraiment et que nous ne chercherions pas à déguiser la réalité. Nombre de personnages de The Wire sont inspirés des policiers et des dealers que nous avons fréquentés à différentes époques de notre collaboration[...]"
Source: Wikipédia