JOUEUR DE LEGENDE : DANIEL NEGREANU AKA KID POKER
A son premier voyage à Las Vegas, Daniel Negreanu se retouva le pigeon et perdit quelques milliers de dollars. Aujourd'hui, c'est l'un des joueurs les plus médiatiques de la planète.
Daniel Negreanu est né le 26 juillet 1974 à Toronto au Canada. Originaires de Roumanie, ses parents, Constantine et Ann, ont élevé Daniel et son frère au sein d'un foyer chaleureux et aimant. Adolescent, Daniel se rappelle avoir joué des $10/$20 de façon régulière, et à cet âge déjà, il comprit que le poker pouvait donner beaucoup de plaisir aux joueurs actifs, au style "loose". Il prit l'habitude de jouer de cette façon en réalisant des coups comme celui-ci : "toujours surenchérir la première main (de la journée), qu'importe le jeu que l'on a en main". Daniel continua à s'investir dans le jeu et à dépenser son argent durant plusieurs années alors qu'il rêvait de jouer aux World Series of Poker (WSOP) à Las Vegas.
En 1996, Negreanu fit son premier voyage à Las Vegas. Il dit : "A la minute où je suis arrivé à Vegas, je me suis assis à une table $20/$40 lors des WSOP" et il perdit la presque totalité de ses 3,000$ de bankroll. Décidant que ce n'était pas sa nuit, il alla se rafraîchir, et à son retour il fut très surpris de voir qu'il n'y avait "plus personne en vue (les autres joueurs avaient quitté la table juste après qu'il se soit levé) - j'ai eu le sentiment immédiat que pour la première fois de ma vie, j'étais le pigeon !"
Il fit plusieurs voyages à Las Vegas, avec à chaque fois le meme résultat - il perdait. A chaque fois, il retournait à Toronto et se refaisait une santé en regonflant son bankroll tout en se disant qu'il avait intérêt à ajuster son jeu au niveau de la compétition. Il vécut également un moment difficile lorsque son père disparut, et Daniel décida qu'il était temps de prendre le poker plus au sérieux, et que ce serait très dur.
Cependant, la tâche la plus difficile de toutes fut de convaincre sa mère qu'il pouvait devenir un joueur professionnel. Selon Daniel, il essaya presque tous les stratagèmes, "je lui aie même montré mon carnet de notes comprenant mes statistiques au poker" avec les dates, l'heure, le ratio horaire, des notes allant jusqu'à noter son "humeur du jour" et sa façon de jouer. Par la suite, Daniel la persuada de "tolérer l'idée qu'il jouait au poker pour vivre." Les soucis de sa mère étaient compréhensibles, vu qu'il existe peu de mères élevant leurs enfants dans l'espoir qu'ils deviennent joueurs, mais dans certains cas, comme celui de Daniel, il semble que la décision était une bonne.
L'année suivante, Negreanu s'envola vers Los Angeles pour participer au tournoi 1997 "Heavenly Hold'em" au Commerce Casino. En jouant au limit hold'em dans un événement annexe (avec un bankroll très maigre), Daniel fit sa première table finale. Il combattit Paul "Eskimo" Clark durant près de trois heures en tête à tête avant de sortir vainqueur (et plus riche de 19.000$).
En 1997, sa chance commença à tourner quand il remporta deux titres au World Poker Finals de Foxwoods, remportant ainsi 133 600 $ et étant nommé meilleur joueur du tournoi. Negreanu poursuit son triomphe, en 1998, aux World Series Of Poker (WSOP) en remportant 169 460 $ et le bracelet du 2 000 $ Pot Limit Hold'em, devenant ainsi le plus jeune joueur à remporter un titre au WSOP – record qu'il détient jusque en 2004.
L'année suivante, il devient l'un des joueurs de tournoi les plus brillants, remportant deux titres au World Poker Tour (WPT), deux autres bracelets aux WSOP, et apparaissant à onze tables finales. Il fut aussi nommé « joueur de l'année 2004 » aux WSOP.
Par la suite, le Wynn Las Vegas le recrute en tant que « Poker Ambassador » pour qu'il joue à toutes les tables du casino. Cet arrangement pris fin en octobre 2005 quand Negreanu décide d'arrêter car il était contraint de jouer au Wynn. Cependant, en décembre 2005, il ouvre ses propres tables de poker en ligne sur son site officiel qui inclut aussi son blog et des forums concernant le poker. Il joue à ces tables sous le pseudonyme de « KidPoker ».
Certaines victoires de Negreanu sont souvent attribuées à sa capacité à lire ses adversaires. Quand on lui parle de cette habileté, Negreanu explique que le plus important est d'observer quelles mains ses adversaires jouent et leur capacité à les jouer.
Il a écrit plus d'une centaine d'articles pour CardPlayer Magazine et contribué au Super System II de Doyle Brunson. Il a donné des leçons sur le web et aussi des cours particuliers à des célébrités comme Tobey Maguire. En plus de cela, il a été annoncé en 2006 que Negreanu avait assemblé une équipe de « Superstar Contributors » pour écrire un livre intitulé Daniel Negreanu's Power Hold'em Strategy. Le livre est développé à partir du « Super System » de Doyle Brunson et devrait être publié en 2007.
On a pu voir Negreanu dans de nombreuses émissions télévisées dédiées au poker comme Late Night Poker et les trois saisons de High Stakes Poker. Il a aussi commenté Ultimate Poker Challenge et fait une apparition dans la troisième saison de Poker Superstars Invitational Tournament.
En juin 2007, Daniel Negreanu a rejoint la Team PokerStars
Durant toute sa carrière, Daniel Negreanu a cumulé officiellement plus de 9 300 000 $ de gain.
sources : wikipedia et pokernews
Daniel Negreanu
Profils par Shirley Rosario
Daniel Negreanu est un des visages les plus familiers du poker et pour de bonnes raisons. Son succès est énorme, son talent inégalé et sa personnalité inoubliable. En 2004, Daniel a gagné le prix du meilleur joueur de tournoi décerné par le magazine Cardplayer. Ses gains en 2004 étaient supérieurs à 4, 400,000$. Il joue des parties allant de 1000$-2000$ à 4000$-8000$ et il prévoit de jouer à de parties plus élevées dans le futur. Beaucoup de personne (moi-même inclus) pense que Daniel est au meilleur de son jeu. Il a beaucoup de talent et est naturellement doué pour le poker mais il travaille aussi très dur, plus dur que n’importe qui.
J’ai rencontré Daniel plusieurs fois et honnêtement je ne savais pas quoi penser de lui au début. Ma première impression était qu’il était un des joueurs les plus sympathiques que j’avais eu l’occasion de rencontrer. J’ai alors changé d’avis car je n’arrivais pas à concevoir qu’un individu puisse sourire à chaque fois que je le voyais, je me suis dit qu’il devait être hypocrite. Mais rapidement j’ai à nouveau changé d’avis, une personne aussi franche que lui ne pouvait être hypocrite. Souvent, des personnes s’offensent de ce que Daniel dit, pour ma part même si je ne suis pas systématiquement d’accord avec ce qu’il dit je respecte ces propos. C’est agréable d’avoir quelqu’un d’aussi honnête.
Même si j’ai eu l’occasion de rencontrer Daniel plusieurs fois, je n’ai jamais eu l’opportunité d’avoir une grande conversation sur le poker avec lui. J’ai la chance de pouvoir communiquer avec lui via internet. Une des mes premières questions a été de savoir lequel de ces titres avait le plus de signification. Sa réponse a été qu’il était difficile de choisir car les deux avaient de la valeur de manière différente : « Le titre du WSOP a été super important car je me suis énormément concentré. Obtenir ce titre après un mois éreintant de poker a été un sentiment génial. Avec le POY c’était différent. Je ne pensais pas au début de l’année avoir une chance. J’avais déjà décidé de jouer de gros cash games et seulement des gros tournois. Au milieu de l’année, j’ai réalisé que j’avais peut être l’opportunité de le gagner. J’ai dominé presque tout le temps mais David Pham m’a dépassé et je n’avais qu’un tournoi restant pour le battre. Le seul problème c’est que je devais affronter 376 joueurs pour cela. Mais j’adore la pression. J’ai gagné et repris la place de numéro 1 et aussi gagne le tournoi et le 1.8 millions avec.»
Je lui ai aussi demandé ce que ça faisait d’avoir accompli un tel miracle durant le dernier événement du Bellagio : « je suis un peu fou dans un sens. Quand David m’a dépassé avec un tournoi restant je me suis alors dis : « Cool. Pressure is on. Si je n’ai pas de compétition je ne suis pas un bon joueur de poker. Si je ne joue pas des parties sous pression je deviens souvent feignant et non concentré. Imagine toi jouer au échec contre lequel tu ne perds jamais. Cela ne deviendrait-il pas ennuyeux au bout d’un moment ? J’aime la victoire mais pas sans l’agonie de la défaite. C’est ce qui rend la victoire exceptionnelle. »
J’adore regarder Daniel jouer au No Limit Holdem parce qu’il comprend super bien le jeu. Il comprend au delà des cartes, il comprend les situations et comment jouer les joueurs. Je lui ai demandé quel type d’intelligence il avait pour ces deux éléments. Sa réponse était la suivante : « je pense que s’il y a un attribut que je possède, c’est mon style de jeu après le flop. Dans les tournois à grosses enchères, il est moins important de jouer les bonnes cartes au départ que les bonnes décisions qui doivent être prises pendant la partie. Je me concentre plus sur l’après flop que de me soucier de mes cartes de départ. Je n’ai pas honte de dévoiler un 2-5 de trèfle ! »
Comme je le disais plus tôt, Daniel n’a pas peur de donner son avis franc, je lui ai demandé si il n’avait jamais eu de problème à cause de ça : « je ne peux pas dire que je suis fier de tout ce que j’ai dit ou fait dans le passé mais cela ne veut pas dire que je changerai quoique ce soit. Je n’ai pas de regrets car mon passé m’a aidé à être une meilleure personne ».
La dernière chose dont j’ai parlé avec Daniel a été les joueurs qu’ils respectent. Moi-même et probablement 90% de la communauté du poker, savons déjà que Jennifer Harman serait en top de cette liste mais c’était aussi intéressant de savoir qu’il pensait autant de bien que moi sur Phil Ivey. Sa réponse était la suivante : « il y a tant de personnes que je respecte et tous ont la même attitude : ce sont d’excellents joueurs qui sont véritablement de personnes avec des bons fonds et se comportent de manière respectueuse avec les autres. Phil Ivey a un talent formidable tout en ayant les pieds sur terre. Jennifer Harman joue dans des cash games plus importants dans le monde entier régulièrement et gagne. Je respecte Phil pour sa concentration et Jennifer pour arriver au top dans un monde d’hommes en dépit de ce qu’elle a du traverser. »
A la fin de l’email qu’il m’a envoyé, il a ajouté un commentaire. Un commentaire que nous devrions tous écouter: « avec l’explosion du poker, les joueurs de poker sont maintenant en position de vivre du poker. J’ai été approché avec des offres différentes cette année et je pense en faire plus pour aider la promotion du poker. Je suis avant tout un fan de poker puis un joueur. J’aimerai voir la popularité du poker augmenter et je ferai tout ce qui est dans mon possible pour aider à protéger l’intégrité et l’image du jeu. »
Les succès de Daniel lors de tournois sont nombreux. Il a désormais 3 bracelets pour le tournoi Limit Holdem 2004, le tournoi SHOE 2003 et le tounoi Pot Limit Holdem 1998. de plus il a fini 1er au tournoi de Borgata 2004, 3eme a PokerStars Caribbean Adventure, 2nd à Party Poker Million et 1er au tournoi du Bellagio Five Diamond. Ce qui le rend le leader en matière de gain.
Name: Daniel Negreanu
Location: Las Vegas, NV, United States
Cashes: 99
Total Winnings: $9,314,464
First Place Finishes: 22
WSOP Bracelets: 3
ProRank 1 Position: 64
Age: 33
Marital Status: Married with Lori Lin Weber on Aug 19th
Children: None yet
Started Playing Poker: At the age of 15
Favorite Poker Game: NL Omaha 8
Hobbies: Golf, Fantasy Hockey Leagues, Movies, ping pong
Favorite Movie: Good Will Hunting
Favorite Music: Indigo Girls
Favorite Place: Las Vegas
Favorite Celebrity: Michael Jordan, for his motivation
Poker Players I Respect Most: Jennifer Harman-for making it to the top of a 'man's' world Allen Cunningham-for his ability and table demeanor Ted Forrest-simply the best Mickey Coleman-for playing his best game 365 days a year even though the money is insignificant Harry and Jerri Thomas-for having a wonderful family with poker being an important part of their lifestyle at the same time
If I could change anything in the world: The divorce rate. If there wasn't such a high number of single parent households, this would be a better place. It's tough for any child to grow up without a father and a mother fulltime. People should take marriage more seriously, you don't just do it then 'change your mind'.
If I could change anything in the poker world: Flater payout structure for final table
infos de pokerpages, le lien : http://www.pokerpages.com/players/profi ... greanu.htm
Hansen vs Negreanu pour l’un des plus gros coup de poker vu en public
http://www.pingoo.com/2007/07/20/legend ... en-public/
les livres ecrits par Negreanu :
Hold'em Wisdom for All Players
Daniel Negreanu's Power Hold'em Strategy
More Hold'em Wisdom for All Players
The Home Poker Handbook
Daniel Negreanu Poker Results
38th Annual World Series of Poker
Event #32 - WSOP 7 Card Stud 5th $21,321 Jun 19, 2007
38th Annual World Series of Poker
Event #21 - WSOP Shootout - No Limit Hold'em 3rd $101,351 Jun 12, 2007
World Poker Open / WPT Event - Season 5
Event #23 - WPT No Limit Hold'em Championship 2nd $502,691 Jan 25, 2007
PokerStars Caribbean Adventure/ WPT Event - Season 5
WPT No Limit Hold'em 130th $11,797 Jan 10, 2007
Bellagio Five Diamond World Poker Classic / WPT Event Season 5
WPT No Limit Hold'em Championship Doyle Brunson North American Classic 3rd $592,000 Dec 19, 2006
World Poker Finals / WPT Event Season 5
Event #12 - WPT No Limit Hold'em Championship 27th $25,757 Nov 16, 2006
37th Annual World Series of Poker
Event #39 - WSOP No Limit Hold'em Championship WSOP FINAL 229th $42,882 Aug 10, 2006
37th Annual World Series of Poker
Event #29 - WSOP Pot Limit Hold'em 38th $3,878 Jul 19, 2006
37th Annual World Series of Poker
Event #16 - WSOP Pot Limit Omaha 20th $12,295 Jul 9, 2006
37th Annual World Series of Poker
Event #8 - WSOP Omaha Hi/Lo 7th $48,776 Jul 3, 2006
37th Annual World Series of Poker
Event #5 - WSOP Short Handed 8th $38,852 Jun 30, 2006
2006 TOC for the World Series of Poker
Poker Pages Ranking No Limit Hold'em Championship 2nd $325,000 Jun 26, 2006
National Heads Up Poker
Heads Up - No Limit Hold'em 7th $75,000 Mar 6, 2006
Grand Casino Tunica Poker Tournament - WSOP Circuit Event
Event #22 - WSOP Circuit No Limit Hold'em Championship 1st $755,525 Jan 27, 2006
36th Annual World Series of Poker
Event #36 - WSOP Limit Hold'em 22nd $6,725 Jul 3, 2005
36th Annual World Series of Poker
Event #10 - WSOP Limit Hold'em 36th $3,665 Jun 11, 2005
PPT No Limit Hold'em $500,000 Freeroll - Season 1
PPT No Limit Hold'em 3rd $60,000 Feb 25, 2005
The 6th Jack Binion World Poker Open / WPT Event Season 3
WPT Main Event - No Limit Hold'em 3rd $384,322 Jan 27, 2005
PokerStars Caribbean Adventure - WPT Event Season 3
WPT No Limit Hold'em 75th $11,600 Jan 11, 2005
Five-Diamond World Poker Classic II / WPT Event Season 3
WPT Main Event - No Limit Hold'em 1st $1,770,218 Dec 18, 2004
Borgata Poker Open - WPT Season 3
WPT No Limit Hold'em 1st $1,117,400 Sep 22, 2004
The Orleans Open 2004
Event #17 - No Limit Hold'em 6th $13,315 Jul 25, 2004
Championship at The Plaza
Main Event - No Limit Hold'em 1st $310,000 Jun 6, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #31 - WSOP Pot Limit Omaha 8th $45,000 May 19, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #18 - WSOP Shootout - No Limit Hold'em 9th $5,000 May 8, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #15 - WSOP Limit Hold'em 1st $169,100 May 6, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #11 - WSOP Limit Hold'em 7th $21,800 May 2, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #7 - WSOP No Limit Hold'em 3rd $100,940 Apr 28, 2004
35th Annual World Series of Poker
Event #2 - WSOP No Limit Hold'em 43rd $4,440 Apr 23, 2004
Five-Star World Poker Classic - WPT Championship Season 2
WPT Main Event - No Limit Hold'em 42nd $33,266 Apr 23, 2004
PartyPoker Million lll - WPT Season 2
WPT Main Event - No Limit Hold'em 2nd $675,178 Mar 18, 2004
2004 Shooting Star - WPT Season 2
WPT No Limit Hold'em 17th $7,980 Mar 5, 2004
Caribbean Adventure - WPT Season 2
WPT No Limit Hold'em 3rd $192,270 Jan 25, 2004
2003 Five Diamond - WPT Season 2
Pot Limit Hold'em 5th $15,059 Dec 11, 2003
Showdown at the Sands
No Limit Hold'em 6th $67,900 Nov 24, 2003
Four Queens Poker Classic
Main Event - No Limit Hold'em 7th $16,465 Oct 3, 2003
Legends Of Poker WPT Season 2
No Limit Hold'em 4th $10,415 Aug 7, 2003
Grand Prix De Paris - WPT Season 2
WPT No Limit Hold'em 7th $35,125 Jul 13, 2003
34th Annual World Series of Poker
Event #32 - WSOP No Limit Hold'em 2nd $210,980 May 15, 2003
34th Annual World Series of Poker
Event #23 - WSOP Limit S.H.O.E 1st $100,440 May 7, 2003
34th Annual World Series of Poker
Event #19 - WSOP Pot Limit Hold'em 6th $13,940 May 3, 2003
34th Annual World Series of Poker
Event #3 - WSOP Limit 7 Card Stud 13th $2,460 Apr 17, 2003
L.A. Poker Classic - WPT Season 1
Event #9 - Pot Limit Omaha 1st $49,900 Feb 7, 2003
L.A. Poker Classic - WPT Season 1
Event #5 - No Limit Hold'em 13th $1,910 Feb 3, 2003
L.A. Poker Classic - WPT Season 1
Event #4 - Limit Omaha Hi/Lo 19th $770 Feb 2, 2003
Jack Binion World Poker Open 4th Year - WPT Season 1
Event #15 - WPO Limit Omaha Hi/Lo 12th $1,362 Jan 23, 2003
Bellagio Five Diamond World Poker Classic
Event #3 - Pot Limit Hold'em 6th $4,865 Dec 4, 2002
World Poker Finals WPT Season 1
Event #3 - Limit 7 Card Stud 10th $1,110 Oct 29, 2002
Costa Rica Classic - WPT Season 1
Event #5 - No Limit Hold'em 8th $1,200 Oct 17, 2002
Four Queens Poker Classic
Event #14 - Limit Hold'em 2nd $9,940 Sep 30, 2002
Hall of Fame Poker Classic
Event #17 - Limit Hold'em 1st $25,850 Sep 11, 2002
Hall of Fame Poker Classic
Event #8 - No Limit Hold'em 9th $2,380 Sep 4, 2002
Hall of Fame Poker Classic
Event #4 - Limit Hold'em 1st $24,820 Aug 31, 2002
Legends of Poker WPT Season 1
Event #18 - No Limit Hold'em 1st $44,800 Aug 17, 2002
Legends of Poker WPT Season 1
Event #13 - Limit Omaha Hi/Lo 1st $22,600 Aug 12, 2002
Legends of Poker WPT Season 1
Event #5 - Limit 7 Card Stud Hi/Lo 1st $22,560 Aug 4, 2002
2nd Annual Linda Johnson Celebrity Challenge
No Limit Hold'em 1st $69,160 Jun 30, 2002
2nd Annual Linda Johnson Celebrity Challenge
No Limit Hold'em 4th $3,095 Jun 28, 2002
Calfornian State Poker Championship
Event #9 - Limit Hold'em & Omaha 6th $2,205 Jun 15, 2002
33rd Annual World Series of Poker
Event #29 - WSOP Limit Omaha Hi/Lo 2nd $85,400 May 15, 2002
33rd Annual World Series of Poker
Event #25 - WSOP Shootout - Limit Hold'em 8th $6,180 May 12, 2002
33rd Annual World Series of Poker
Event #20 - WSOP Limit Omaha Hi/Lo 11th $4,060 May 7, 2002
Shooting Star Tournament
Event #2 - No Limit Hold'em 9th $4,050 Apr 8, 2002
WSOP Warm-Up III
Event #3 - Limit Omaha Hi/Lo 3rd $1,548 Apr 8, 2002
LA Poker Classic
Event #22 - Limit Hold'em 10th $5,119 Feb 22, 2002
LA Poker Classic
Event #19 - Limit Omaha Hi/Lo 1st $46,740 Feb 19, 2002
LA Poker Classic
Event #18 - Limit 7 Card Stud 12th $1,620 Feb 18, 2002
LA Poker Classic
Event #15 - Limit Hold'em 2nd $84,987 Feb 15, 2002
LA Poker Classic
Event #13 - Pot Limit Hold'em 1st $41,995 Feb 13, 2002
LA Poker Classic
Event #9 - Limit Hold'em 14th $15,390 Feb 9, 2002
LA Poker Classic
Event #8 - Pot Limit Omaha 17th $924 Feb 8, 2002
United States Poker Championship
No Limit Hold'em 2nd $19,300 Dec 2, 2001
United States Poker Championship
No Limit Hold'em 7th $1,920 Nov 28, 2001
United States Poker Championship
Limit 7 Card Stud 8th $1,568 Nov 27, 2001
World Poker Finals
No Limit Hold'em 13th $1,150 Nov 2, 2001
World Poker Finals
No Limit Hold'em 1st $35,260 Oct 28, 2001
The Four Queens Poker Classic
Event #16 - No Limit Hold'em 8th $2,182 Sep 19, 2001
The Four Queens Poker Classic
Event #9 - Limit Omaha Hi/Lo 1st $16,684 Sep 12, 2001
Legends of Poker
Limit 7 Card Stud 1st $22,000 Aug 23, 2001
Legends of Poker
Limit Omaha Hi/Lo 5th $3,685 Aug 20, 2001
Austrian Masters and World Heads Up Championship
Heads Up - No Limit Hold'em 5th $756 Jun 5, 2001
32nd Annual World Series of Poker
Event #27 - WSOP World Championship - No Limit Hold'em 11th $63,940
May 18, 2001
32nd Annual World Series of Poker
Event #13 - WSOP Limit Razz 4th $12,570 May 2, 2001
Jack Binion's World Poker Open
Event #11 - WPO Pot Limit Hold'em 2nd $22,698 Apr 6, 2001
LA Poker Classic
Limit Hold'em 8th $6,312 Feb 23, 2001
LA Poker Classic
Limit H.O.R.S.E 5th $5,160 Feb 18, 2001
LA Poker Classic
No Limit Hold'em 12th $1,362 Feb 11, 2001
LA Poker Classic
Limit 7 Card Stud 9th $756 Feb 8, 2001
LA Poker Classic
Limit Omaha Hi/Lo 9th $1,220 Feb 4, 2001
1st Annual World Poker Challenge
Event #16 - Main Event - No Limit Hold'em 3rd $82,935 Jan 26, 2001
1st Annual World Poker Challenge
Event #2 - Limit 7 Card Stud Hi/Lo 1st $22,503 Jan 12, 2001
U.S. Poker Championship
Event #16 - No Limit Hold'em 3rd $8,200 Dec 12, 2000
U.S. Poker Championship
Event #8 - Limit Omaha Hi/Lo 7th $1,875 Dec 4, 2000
30th Annual World Series of Poker
Event #9 - WSOP Limit Omaha Hi/Lo 12th $5,580 May 4, 1999
United States Poker Championship
Event #16 - No Limit Hold'em Championship 1st $210,000 Feb 27, 1999
California State Poker Championship
Limit Hold'em 1st $40,320 Jun 16, 1998
29th Annual World Series of Poker
Event #9 - WSOP Pot Limit Hold'em 1st $169,460 Apr 29, 1998
1998 L.A. Poker Classic
No Limit Hold'em 6th $3,685 Feb 13, 1998
1998 L.A. Poker Classic
Limit Hold'em 7th $2,715 Feb 6, 1998
le MySpace de Negreanu :
http://profile.myspace.com/index.cfm?fu ... D=80354495
joueur de légende : Daniel Negreanu
Modérateurs : Forum Pokeralille, M.Rik, Membres du comité d'administration
joueur de légende : Daniel Negreanu
Dernière édition par nodread le Mercredi 12 Décembre 2007 02:03, édité 1 fois.
Rufflion Sound - Reggae addict
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
Daniel Negreanu par Barry Greenstein :
le lien : http://www.pokerlistings.com/poker-play ... l-negreanu
Description
Daniel has become a consistent winner at the $1,000-$2,000 level in a limited side-game schedule. Daniel’s won the 2004 Card Player Player of the Year award and the 2004 WSOP Player of the Year award – pretty impressive.
His light-hearted nature, good writing, and accessibility to poker enthusiasts have made Daniel one of the most popular players. He is often mentioned as the top player by newsgroup posters. In the past, Daniel occasionally showed questionable judgment speaking his mind, but the grounding effect of his relationship with his wife, Lori, has helped him make better decisions.
Best Game
Omaha Eight-or-Better
Weakness
Efforts to balance his life lessen his money-making ability
Daniel Negreanu's Score 7.6/10
Agressiveness 7
Looseness 7
Limit 8
No-Limit 8
Side Games 7
Steam Control 7
Against Strong Players 7
Tournaments 9
Short-Handed 8
Against Weak Players 8
Amusing Anecdote
In the summer of 2004, Daniel and I were the two leaders in the Player of the Year race. He asked me how hard I was going to try to win. I told him I wouldn’t play many small events, but I was hoping to leave myself close enough so that if I won the final event of the year, I would become Player of the Year in heroic fashion. Daniel found himself in second place going into the final event of the year. He did exactly what I was hoping to do: he won, dominating the field and making it look easy.
le lien : http://www.pokerlistings.com/poker-play ... l-negreanu
Description
Daniel has become a consistent winner at the $1,000-$2,000 level in a limited side-game schedule. Daniel’s won the 2004 Card Player Player of the Year award and the 2004 WSOP Player of the Year award – pretty impressive.
His light-hearted nature, good writing, and accessibility to poker enthusiasts have made Daniel one of the most popular players. He is often mentioned as the top player by newsgroup posters. In the past, Daniel occasionally showed questionable judgment speaking his mind, but the grounding effect of his relationship with his wife, Lori, has helped him make better decisions.
Best Game
Omaha Eight-or-Better
Weakness
Efforts to balance his life lessen his money-making ability
Daniel Negreanu's Score 7.6/10
Agressiveness 7
Looseness 7
Limit 8
No-Limit 8
Side Games 7
Steam Control 7
Against Strong Players 7
Tournaments 9
Short-Handed 8
Against Weak Players 8
Amusing Anecdote
In the summer of 2004, Daniel and I were the two leaders in the Player of the Year race. He asked me how hard I was going to try to win. I told him I wouldn’t play many small events, but I was hoping to leave myself close enough so that if I won the final event of the year, I would become Player of the Year in heroic fashion. Daniel found himself in second place going into the final event of the year. He did exactly what I was hoping to do: he won, dominating the field and making it look easy.
Rufflion Sound - Reggae addict
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
Portrait de Daniel Negréanu par Raquel Azran dans Live Poker :
le lien : http://www.livepoker-mag.com/article-Da ... -bien.html
Daniel Negreanu : Parce que le poker le vaut bien
Portrait Raquel Azran – Interview Georges Djen (Barcelone sept 2007)
Modèle de fairplay, de gentillesse et de disponibilité, Daniel Negreanu est rapidement devenu une figure incontournable du jeu. Son style travaillé, mêlé d’audace et de prudence, alliant intelligence et instinct, a fait de lui une valeur sûre du circuit. Depuis son entrée fracassante dans le Top Ten des meilleurs joueurs de la planète, le Kid Poker tient son rang, et revendique un rôle d’ambassadeur dignement assumé. Rencontre avec l’icône moderne du poker actuel.
Sans conteste le joueur le plus sympathique du circuit international, Daniel Negreanu en est aussi l’une des plus grandes stars actuelles. Aucun hasard dans ce parcours d’exception : la vocation de Daniel se déclare très tôt. Au grand dam de sa mère – qui a totalement revu ses positions depuis ! – il abandonne ses études à 17 ans pour devenir professionnel de poker, et court les casinos de Toronto, sa ville natale, ainsi que les parties clandestines. A 21 ans tout juste sonnés – l’âge minimum légal pour jouer dans les casinos du Nevada – il part pour Vegas mais dilapide rapidement son capital sur les tables de cash game. Pas découragé pour autant, il retourne au Canada, se reconstitue un bankroll et retourne à Vegas. Ce petit manège dure deux années, durant lesquels le jeune Canadien, pétri d’ambition et de détermination, affûte son jeu. Son acharnement ne tarde pas à payer. En 1997, il remporte deux titres au World Poker Finals de Foxwood et le trophée du Meilleur Joueur du tournoi. L’année suivante, il décroche son premier bracelet WSOP à l’épreuve du 2000 $ Pot Limit Hold’em et devient alors, à 23 ans, le plus jeune joueur de l’histoire à détenir un titre WSOP – un record qu’il détiendra jusqu’en 2004, quand Gavin Griffin, alors âgé de 22 ans, remporte lui aussi le mythique bracelet. A partir de cette victoire, le monde du poker n’aura plus d’yeux que pour celui qu’on surnomme désormais le « Kid Poker ». Dès lors, le Canadien enchaîne les tournois, sans distinction. Car ce n’est pas le prestige qui l’intéresse, mais les résultats.
Humble et avide d’apprendre, il cherche avant tout à se perfectionner et à acquérir une grande expérience. Pari gagné, les victoires sont au rendez-vous. Il arrive souvent dans les places payées et se place régulièrement en table finale. Mieux, il accroche un deuxième bracelet en 2003, à l’occasion du 2000 $ S.H.O.E. Mais c’est en 2004 que cet entraînement stakhanoviste portera ses plus beaux fruits : un bracelet WSOP au 2000 $ Limit Hold’em et deux titres WPT, le premier à l’épreuve finale de l’Open de Borgata et le second à l’épreuve reine du WPT, la Grande Finale du Five Diamond. Au terme de cette année exceptionnelle, Negreanu sera sacré Joueur de l’Année 2004 par le magazine américain CardPlayer, auquel il apportera dès lors sa contribution au travers d’articles techniques. Il s’impose aussitôt comme un guide, voire un « mentor » du jeu : un rôle qu’il prend très au sérieux, et auquel il a toujours consacré énormément de temps et d’énergie. Indéniablement, le poker actuel lui doit beaucoup. 2005 sera en revanche moins glorieuse pour notre héros : la faute à toutes les sollicitations extérieures qui l’ont perturbé dans son jeu – médias, partenariats en tous genres… Mais Daniel se ressaisit et se débarrasse du superflu. Ainsi, il rompt l’engagement qui le liait au casino Wynn de Las Vegas, trop contraignant, et revend le site de jeu qu’il avait créé, FullContactPoker. Sous l’influence de sa femme, Lori Lin, il réduit ses virées nocturnes et se tourne vers davantage de spiritualité. Il avoue ainsi : « Lorsque j’ai besoin de me retrouver ou de me concentrer en tournoi, je pense à Dieu ». Une méthode qui semble fonctionner, puisque Daniel a retrouvé le chemin du succès et des tables finales : 2e au Tournament of Champions en juin 2006, 3e au WPT Five Diamond en décembre 2006 et deux tables finales aux WSOP 2007. Le Kid est là pour durer, et il a bien l’intention que ça se sache…
Barcelone septembre 2007
Tu joues au poker depuis l’âge de 17 ans. Ta « vocation » de joueur professionnel s’est déclarée très tôt ? Assez, oui. J’ai découvert le poker grâce à des amis et j’en suis vite tombé amoureux. Je me suis rapidement rendu à l’évidence, et j’ai compris que jouer au poker, c’est ce que j’allais faire toute ma vie. Avec ma bande d’amis, nous jouions 3 à 4 fois par semaine, de petites sommes. Autant te dire que je n’avais pas de « don » particulier, je ne savais vraiment pas ce que je faisais ! Pour te donner un exemple, le premier livre sur le Texas Hold’em que j’ai lu, un livre très simple pour débutants, expliquait naturellement qu’il ne fallait pas jouer toutes les mains mais opérer une sélection. J’en suis tombé de ma chaise ! Durant ces années-là, on peut dire que les bases de mon jeu se sont mises en place, dans les grandes lignes. J’ai pas mal appris notamment de deux des joueurs de cette partie, John et Benny, simplement en les regardant : le premier jouait de façon très sélective et gagnait tous les jours ; quant au second, qui a rejoint notre bande un peu plus tard, c’était tout l’inverse. Il était ultra-agressif, relançait tous les coups et jouait littéralement comme un malade. Nous n’étions pas habitués à cela, nous ne comprenions pas ce qui se passait et il est vrai que nous avions tendance à nous coucher très souvent ! Au final, mon jeu s’est construit autour de ces deux extrêmes. Il est le résultat de la combinaison d’un jeu à la fois conservateur, prudent, et très agressif. J’ai essayé d’extraire le meilleur de ces deux approches, les « trucs » qui marchent. De façon générale, j’ai toujours essayé d’incorporer à mon style de jeu les stratégies gagnantes chez les autres joueurs, de sorte à avoir le maximum d’armes possibles à mon arsenal.
C’est alors que tu es allé à Las Vegas. Je crois savoir que ça ne s’est pas franchement bien passé… ? (Rires) Non, pas vraiment ! J’avais environ 21 ans et je croyais déjà être le meilleur joueur du monde… J’ai vite déchanté. Perdu dans cette arène de fauves, j’ai rapidement perdu tout mon bankroll – 3.000 $ –, pris au passage une bonne leçon d’humilité et je suis retourné dare-dare au Canada ! A partir de ce moment-là, je n’avais qu’une idée en tête : me refaire une petite santé financière et progresser assez pour retourner le plus vite à Vegas. C’était devenu une obsession, il fallait que je prenne ma revanche. J’y suis retourné au bout de 8 mois, toujour avec 3.000 $ en poche mais j’ai encore tout perdu. Les joueurs là-bas étaient encore un cran au-dessus de moi. J’ai ainsi fait plusieurs allers retours à Las Vegas, et quelquefois je priais pour avoir encore assez d’argent pour rester jusqu’au week-end ! L’apprentissage a été rude, j’ai perdu mon bankroll plusieurs fois, et j’ai dû m’en reconstituer un à chaque fois. Mais cette école a été la meilleure. J’ai énormément progressé, affiné mon jeu, et appris bien des choses que je ne soupçonnais même pas, tant sur le jeu que sur les joueurs, leur profil, leur style etc. Finalement, au bout d’environ 3 ans, en 1999, mon jeu s’est mis en place, il avait gagné en consistance et en cohérence, et une fois que j’ai eu mis suffisamment d’argent de côté, j’ai décidé de m’installer définitivement à Vegas. Tu jouais en cash game ou en tournoi ? Les deux. Le cash game me permettait de vivre, mais pas encore de me payer l’entrée de tournois importants à 2.000 ou 3.000 $. Du coup, je faisais des Sit&Go et des satellites pour essayer de gagner une place dans un tournoi majeur. En 1996, j’ai fait le super satellite pour le Main Event. Il y avait 9 places à gagner, et j’ai terminé 11e. J’étais effondré. Je n’ai pu participer à un tournoi des WSOP avant 1998. Mais je l’ai gagné ! Après cela, j’ai joué en cash game à des limites de plus en plus élevées – je suis passé de la 20$/40$ à la 40$/80$ pour ne plus jouer qu’à la 300$/600$. Et moi qui jusque-là étais très organisé dans ma vie, mes horaires, très sérieux dans mon travail, j’ai commencé à avoir une vie débridée, à sortir tous les soirs avec des amis, à passer mes soirées à boire et à faire la fête. J’avais de l’argent, je m’amusais, je ressentais moins le besoin de jouer au poker de façon « pro ». Ca a duré toute l’année 2000. A la fin de l’année, mon bankroll avait tout naturellement fondu. Et c’est sans doute ce qui m’a sauvé. Je me suis dit que je valais mieux que ça en tant que joueur, que jouer au poker était tout ce que je savais faire et qu’il fallait que je le fasse bien. Je m’y suis donc remis sérieusement, je me suis consacré et concentré exclusivement sur mon jeu pour arriver là où j’avais envie d’être.
C’est en 2003 que tu rencontres celle qui sera ta future femme, Lori. A-t-elle joué un rôle dans ton regain d’envie et d’ambition ? Absolument. Ma femme est une catholique fervente, avec des valeurs et des principes, une philosophie qu’elle m’a transmis. Finies les virées nocturnes, les vaines beuveries. En plus, être lié à quelqu’un, c’est avoir une responsabilité. Je ne dois plus me préoccuper que de moi, mais aussi et surtout d’elle. Il ne fallait plus que je fasse de mauvais choix, car je n’étais plus seul concerné. Cette prise de conscience m’a ouvert les yeux, et m’a donné une motivation supplémentaire extrêmement forte. Et d’ailleurs, les résultats ne se sont pas faits attendre : 2004 a été une année exceptionnelle pour moi, avec de très nombreuses tables finales, et surtout deux titres majeurs – un tournoi WSOP et la Grande Finale du WPT. J’ai vraiment bien joué tout au long de l’année, je me sentais bien sur tous les tournois que j’ai disputés, j’avais d’excellentes sensations. Cerise sur le gâteau, j’ai même remporté le titre de joueur de l’année !
En parlant de tournois et de circuits, quel est le celui que tu préfères, que ce soit pour l’organisation, la structure etc. ? Je crois qu’aujourd’hui, le circuit le plus complet sur une saison est l’European Poker Tour. Non seulement ils réunissent des joueurs du monde entier, mais en plus leur buy-in élevé (8.000 euros, soit plus de 10.000 $) contribue à en faire les tournois parmi les mieux dotés au monde. Pour ma part, je découvre ces tournois grâce à PokerStars, et j’aime la nouveauté qu’ils représentent. Cette fraîcheur, ces nouveaux visages, ces joueurs que je ne connais pas, crée une ambiance un peu électrisante. Avec les deux autres circuits, qui sont essentiellement américains, je l’étais installé dans une sorte de routine. Là, j’ai un nouveau challenge.
Tu ne dis pas ça parce que tu viens de signer avec PokerStars ? (Sourire amusé) C’est ce que tu pourrais croire, mais non, sincèrement, ce n’est pas le cas. John Dutie est quelqu’un d’extraordinaire, et l’organisation des EPT est vraiment excellente. Aux USA, tout est trop strict, trop rigide. Les règlements sont appliqués au pied de la lettre, quelquefois en dépit du bon sens. En Europe, la dimension humaine subsiste, contrairement aux USA : le client est roi. Le seul inconvénient, c’est que je ne parle pas toutes les langues de chacun des pays dans lesquels se déroulent les différentes étapes du Tour… Ceci dit, c’est compensé par les prize pool, qui sont définitivement alléchants !
Quel tournoi rêverais-tu de gagner ? Sans hésiter le H.O.R.S.E. C’est le seul tournoi au monde où tu es confronté aux 150 meilleurs joueurs du monde. Là, pas d’amateurs, pas de hasard. Au Main Event, tu peux te retrouver en table finale face à des joueurs qui ne sont ni très bons, ni très expérimentés, et pour certains c’est même leur premier tournoi. En revanche, impossible d’être en veine sur cinq variantes différentes, jouées en Limit, pendant tout le temps d’un tournoi, et c’est tout particulièrement vrai pour les variantes de Hi/Lo. Un mauvais joueur n’a vraiment aucune chance de finir à une place honorable alors que la crème du poker se hisse logiquement au plus haut niveau. Résultat : en table finale, tu ne retrouves que les tous meilleurs, Doyle Brunson, Phil Ivey, Chip Reese, tous à la même table ! Pour moi, c’est vraiment l’épreuve reine, celle qui couronne vraiment le Champion du monde.
Certains joueurs professionnels affirment qu’ils préfèrent affronter des experts du jeu plutôt que des débutants ou des mauvais joueurs. Qu’en penses-tu ? Qu’ils ont tout faux ! Il est très facile de savoir ce qui se passe dans la tête d’un mauvais joueur. Je préfère mille fois affronter 7 mauvais joueurs que me retrouver à la table avec 7 joueurs du calibre de Phil Ivey ! Tu aimerais jouer contre 7 Ivey en même temps, toi ? Même si les débutants sont quelquefois imprévisibles, et peuvent et faire subir des mauvais coups, qu’ils ne gagnent que par chance et contre les probabilités, mais ils font tellement d’erreurs que tu ne peux pas perdre contre eux sur le long terme. Par exemple, s’ils touchent une couleur, ils la jouent comme s’ils avaient la couleur max. Avec couleur max contre couleur, je ne prendrai jamais le tapis d’un Phil Hellmuth. Celui d’un débutant, si. Sur un bad beat, un débutant peut te prendre 20 ou 30.000 jetons. Tu crois qu’un Doyle Brunson ou qu’un Chip Reese s’en contenterait ? Non, eux, c’est tout ton tapis qu’ils veulent. Les mauvais joueurs vont te faire mal une fois sur 10, mais les 9 autres fois, je les mange. Donc, ça me convient.
Comment définirais-tu ton style de jeu ? J’ai un style tout-terrain. Je m’adapte, je change de style, de rythme en fonction des situations. Et je suis toujours en contrôle. Même si je passe quelquefois pour un fou, je sais en fait exactement ce que je fais. Je maîtrise mon jeu, même quand on ne le remarque pas. Je suis agressif mais toujours prudent. En fait, j’adapte mon jeu à la physionomie de la table. Je joue un rôle en permanence.
Donc, pour toi, jouer au poker, c’est jouer un rôle ? Les comédiens professionnels comme Patrick Bruel ou Tobey MacGuire auraient-ils un avantage ? Oui, aujourd’hui, on ne peut plus jouer uniquement technique, comme avant. En fonction des tables auxquelles tu joues, que ce soit en tournoi ou en cash game, tu dois analyser les joueurs, et composer. Ce qui revient à jouer un rôle. Donc il est vrai qu’être comédien est atout, leur talent d’acteur leur confère clairement un avantage à la table de poker. C’est un petit handicap de jouer contre des acteurs, ils sont généralement illisibles. A l’inverse, le risque pour eux est de ne jouer que sur cette corde et en oublier la technique. On ne peut pas s’en sortir qu’en faisant de l’acting. Mais ce n’est effectivement le cas ni de Bruel, qui joue très bien, ni de MacGuire, qui étonne de plus en plus.
Quelle est ta plus grande qualité, celle qui te donne l’avantage sur les autres ? Ma force, c’est mon jeu après le flop. Et si mon jeu post-flop est bon, c’est parce que je ne joue pas les cartes, mais les situations et les joueurs. C’est particulièrement vrai pour les tournois à grosse profondeur de tapis : les mains de départ perdent en valeur, elles sont beaucoup moins importantes. Ce sont les décisions pendant les coups qui comptent. Je n’ai pas honte de retourner 2t5t au showdown si c’est la main gagnante !
Quel secteur de ton jeu penses-tu devoir, ou pouvoir améliorer ? C’est dans la motivation et la concentration. Sans pression, sans challenge, j’ai tendance à me relâcher, à me reposer sur mes lauriers. C’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Je dois mériter ma place dans le monde du poker, mériter mes victoires. Pour cela, je dois sans cesse m’efforcer de jouer à mon meilleur niveau, m’assurer en toute occasion que je fais de mon mieux, sur une année, un mois, une session et même sur chaque coup joué. Quelquefois la motivation baisse, je perds de vue mes objectifs – être le meilleur, toujours – et je joue davantage en dilettante. Je dois veiller à ce que ça n’arrive pas, à ne pas oublier pourquoi je suis là : gagner. C’est malheureusement ce qui m’est arrivé en 2000, et j’ai ainsi logiquement eu une très mauvaise année. Je dois penser en permanence à rester au top, à me reprendre si nécessaire car je m’en veux très vite de baisser, de ne pas faire de bons résultats. Car lorsque je perds de vue mes objectifs, je deviens mauvais.
Comment fais-tu pour garder ton sourire et un calme du moins apparent après un gros bad beat ? Il faut absolument séparer les émotions du jeu, car le poker, c’est la compétition, et dans la compétition, tu ne dois montrer aucune faiblesse. C’est valable pour tous les sports. Imagine Tiger Woods qui s’écroulerait mentalement après un mauvais coup, ou un boxeur… On ne peut pas s’attarder trop de temps sur un bad beat. Pour ma part, je sors carrément la carte de l’héroïsme : même si c’est souvent très difficile, je préfère en rire et plaisanter pour ne pas montrer à mon adversaire qu’il m’a fait mal. Sinon, il va se sentir fort, monter en puissance et inévitablement, il va prendre un ascendant sur moi. Et ça, il n’en est pas question. Car au poker, il n’y a rien de pire. A l’inverse, si tu arrives à faire bonne figure et à plaisanter après un mauvais coup, ton adversaire sera totalement désorienté, car il se dira qu’il n’a vraiment aucune prise sur toi. Quelque part, rester zen fait partie de ma stratégie, comme parler ou s’énerver peut faire partie de celle d’autres joueurs. Tu vois de qui je veux parler, n’est-ce pas ? (Rires) Au-delà de ça, j’estime que je dois, autant que possible, garder une contenance en toutes circonstances et avoir une bonne tenue de table pour donner une belle image du poker. Quand des fans m’assaillent immédiatement après que j’aie sauté d’un gros tournoi pour avoir des autographes, je m’exécute avec le sourire, même si je n’ai qu’une envie, courir me réfugier chez moi. C’est très important pour moi de bien représenter le jeu et d’être à la hauteur de l’image que les gens ont de moi.
Justement, parlons de ton image. Comment expliques-tu le fait que tu sois le chouchou des médias et comment vis-tu ce rôle, volontaire ou involontaire, d’ambassadeur planétaire du poker ? Je suis fan de poker d’abord, et joueur ensuite. Par conséquent, dès que je suis entré dans le circuit de façon professionnelle, et que j’ai décidé de consacrer ma vie au jeu, il m’a paru naturel de m’investir dans le monde du poker, à travers tous ses aspects : la promotion du jeu, les discussions et débats techniques etc. Effectivement, je me considère comme un ambassadeur du poker à travers le monde, et je pense que mon personnage a beaucoup apporté : mes interviews sont lues, les émissions auxquelles je participe sont très regardées. J’ai écrit deux ouvrages – Hold’em Wisdom for All Players et Poker Hold’em Strategy, ndlr –plus d’une centaine d’articles techniques, je tiens un blog… Je crois que cet échange est important, et j’aime partager avec les gens autour de ce jeu fascinant qu’est le poker. Ce n’est ni un jeu de gangsters, ni un jeu de gambleurs, mais une discipline, un sport intelligent, sain et « fun », qui nécessite en outre de nombreuses qualités, notamment mentales. C’est important de le faire savoir, et c’est ce que je m’efforce de faire à travers toutes mes activités.
Que penses-tu des joueurs français ? Vous avez une belle brochette de joueurs : Bruno Fitoussi, qui a fait une superbe performance cette année, Patrick Bruel, David Benyamine, Jan Boubli, Claude Cohen… De façon générale, chaque nationalité a son style. La particularité des joueurs français, c’est leur créativité. Ce sont certainement les joueurs les plus imaginatifs et les plus créatifs à une table de poker. Ils n’ont pas un style figé, mais plusieurs niveaux de jeu. Ils sont très malins, et jouent tout en finesse. Ce qui les rend très difficiles à lire, et donc à jouer. Je vous rassure, vous êtes bons !
Quels conseils peux-tu donner aux jeunes joueurs ? Tout d’abord, d’avoir un job à côté du poker, avec des revenus réguliers. Car il faut absolument comprendre qu’il est plus facile de gagner au poker quand on n’a pas de pression, quand on ne compte pas sur tes gains de jeu pour vivre, payer son loyer etc. La pression fait inévitablement commettre des erreurs. Ca peut paraître paradoxal, mais pour gagner, il faut jouer avec de l’argent qu’on peut se permettre de perdre. Ensuite, si un jeune veut passer pro, il faut d’abord qu’il se construire un vrai bankroll, qu’il travaille et étudie son jeu et qu’il s’assure qu’il a les qualités nécessaires – techniques et mentales – pour faire du poker son unique profession. Là, il peut s’accorder une période test de 6 mois pour voir s’il arrive vraiment à vivre du poker. Mais il ne faut surtout pas se lancer dans cette aventure avant d’avoir pris toutes ces précautions.
le lien : http://www.livepoker-mag.com/article-Da ... -bien.html
Daniel Negreanu : Parce que le poker le vaut bien
Portrait Raquel Azran – Interview Georges Djen (Barcelone sept 2007)
Modèle de fairplay, de gentillesse et de disponibilité, Daniel Negreanu est rapidement devenu une figure incontournable du jeu. Son style travaillé, mêlé d’audace et de prudence, alliant intelligence et instinct, a fait de lui une valeur sûre du circuit. Depuis son entrée fracassante dans le Top Ten des meilleurs joueurs de la planète, le Kid Poker tient son rang, et revendique un rôle d’ambassadeur dignement assumé. Rencontre avec l’icône moderne du poker actuel.
Sans conteste le joueur le plus sympathique du circuit international, Daniel Negreanu en est aussi l’une des plus grandes stars actuelles. Aucun hasard dans ce parcours d’exception : la vocation de Daniel se déclare très tôt. Au grand dam de sa mère – qui a totalement revu ses positions depuis ! – il abandonne ses études à 17 ans pour devenir professionnel de poker, et court les casinos de Toronto, sa ville natale, ainsi que les parties clandestines. A 21 ans tout juste sonnés – l’âge minimum légal pour jouer dans les casinos du Nevada – il part pour Vegas mais dilapide rapidement son capital sur les tables de cash game. Pas découragé pour autant, il retourne au Canada, se reconstitue un bankroll et retourne à Vegas. Ce petit manège dure deux années, durant lesquels le jeune Canadien, pétri d’ambition et de détermination, affûte son jeu. Son acharnement ne tarde pas à payer. En 1997, il remporte deux titres au World Poker Finals de Foxwood et le trophée du Meilleur Joueur du tournoi. L’année suivante, il décroche son premier bracelet WSOP à l’épreuve du 2000 $ Pot Limit Hold’em et devient alors, à 23 ans, le plus jeune joueur de l’histoire à détenir un titre WSOP – un record qu’il détiendra jusqu’en 2004, quand Gavin Griffin, alors âgé de 22 ans, remporte lui aussi le mythique bracelet. A partir de cette victoire, le monde du poker n’aura plus d’yeux que pour celui qu’on surnomme désormais le « Kid Poker ». Dès lors, le Canadien enchaîne les tournois, sans distinction. Car ce n’est pas le prestige qui l’intéresse, mais les résultats.
Humble et avide d’apprendre, il cherche avant tout à se perfectionner et à acquérir une grande expérience. Pari gagné, les victoires sont au rendez-vous. Il arrive souvent dans les places payées et se place régulièrement en table finale. Mieux, il accroche un deuxième bracelet en 2003, à l’occasion du 2000 $ S.H.O.E. Mais c’est en 2004 que cet entraînement stakhanoviste portera ses plus beaux fruits : un bracelet WSOP au 2000 $ Limit Hold’em et deux titres WPT, le premier à l’épreuve finale de l’Open de Borgata et le second à l’épreuve reine du WPT, la Grande Finale du Five Diamond. Au terme de cette année exceptionnelle, Negreanu sera sacré Joueur de l’Année 2004 par le magazine américain CardPlayer, auquel il apportera dès lors sa contribution au travers d’articles techniques. Il s’impose aussitôt comme un guide, voire un « mentor » du jeu : un rôle qu’il prend très au sérieux, et auquel il a toujours consacré énormément de temps et d’énergie. Indéniablement, le poker actuel lui doit beaucoup. 2005 sera en revanche moins glorieuse pour notre héros : la faute à toutes les sollicitations extérieures qui l’ont perturbé dans son jeu – médias, partenariats en tous genres… Mais Daniel se ressaisit et se débarrasse du superflu. Ainsi, il rompt l’engagement qui le liait au casino Wynn de Las Vegas, trop contraignant, et revend le site de jeu qu’il avait créé, FullContactPoker. Sous l’influence de sa femme, Lori Lin, il réduit ses virées nocturnes et se tourne vers davantage de spiritualité. Il avoue ainsi : « Lorsque j’ai besoin de me retrouver ou de me concentrer en tournoi, je pense à Dieu ». Une méthode qui semble fonctionner, puisque Daniel a retrouvé le chemin du succès et des tables finales : 2e au Tournament of Champions en juin 2006, 3e au WPT Five Diamond en décembre 2006 et deux tables finales aux WSOP 2007. Le Kid est là pour durer, et il a bien l’intention que ça se sache…
Barcelone septembre 2007
Tu joues au poker depuis l’âge de 17 ans. Ta « vocation » de joueur professionnel s’est déclarée très tôt ? Assez, oui. J’ai découvert le poker grâce à des amis et j’en suis vite tombé amoureux. Je me suis rapidement rendu à l’évidence, et j’ai compris que jouer au poker, c’est ce que j’allais faire toute ma vie. Avec ma bande d’amis, nous jouions 3 à 4 fois par semaine, de petites sommes. Autant te dire que je n’avais pas de « don » particulier, je ne savais vraiment pas ce que je faisais ! Pour te donner un exemple, le premier livre sur le Texas Hold’em que j’ai lu, un livre très simple pour débutants, expliquait naturellement qu’il ne fallait pas jouer toutes les mains mais opérer une sélection. J’en suis tombé de ma chaise ! Durant ces années-là, on peut dire que les bases de mon jeu se sont mises en place, dans les grandes lignes. J’ai pas mal appris notamment de deux des joueurs de cette partie, John et Benny, simplement en les regardant : le premier jouait de façon très sélective et gagnait tous les jours ; quant au second, qui a rejoint notre bande un peu plus tard, c’était tout l’inverse. Il était ultra-agressif, relançait tous les coups et jouait littéralement comme un malade. Nous n’étions pas habitués à cela, nous ne comprenions pas ce qui se passait et il est vrai que nous avions tendance à nous coucher très souvent ! Au final, mon jeu s’est construit autour de ces deux extrêmes. Il est le résultat de la combinaison d’un jeu à la fois conservateur, prudent, et très agressif. J’ai essayé d’extraire le meilleur de ces deux approches, les « trucs » qui marchent. De façon générale, j’ai toujours essayé d’incorporer à mon style de jeu les stratégies gagnantes chez les autres joueurs, de sorte à avoir le maximum d’armes possibles à mon arsenal.
C’est alors que tu es allé à Las Vegas. Je crois savoir que ça ne s’est pas franchement bien passé… ? (Rires) Non, pas vraiment ! J’avais environ 21 ans et je croyais déjà être le meilleur joueur du monde… J’ai vite déchanté. Perdu dans cette arène de fauves, j’ai rapidement perdu tout mon bankroll – 3.000 $ –, pris au passage une bonne leçon d’humilité et je suis retourné dare-dare au Canada ! A partir de ce moment-là, je n’avais qu’une idée en tête : me refaire une petite santé financière et progresser assez pour retourner le plus vite à Vegas. C’était devenu une obsession, il fallait que je prenne ma revanche. J’y suis retourné au bout de 8 mois, toujour avec 3.000 $ en poche mais j’ai encore tout perdu. Les joueurs là-bas étaient encore un cran au-dessus de moi. J’ai ainsi fait plusieurs allers retours à Las Vegas, et quelquefois je priais pour avoir encore assez d’argent pour rester jusqu’au week-end ! L’apprentissage a été rude, j’ai perdu mon bankroll plusieurs fois, et j’ai dû m’en reconstituer un à chaque fois. Mais cette école a été la meilleure. J’ai énormément progressé, affiné mon jeu, et appris bien des choses que je ne soupçonnais même pas, tant sur le jeu que sur les joueurs, leur profil, leur style etc. Finalement, au bout d’environ 3 ans, en 1999, mon jeu s’est mis en place, il avait gagné en consistance et en cohérence, et une fois que j’ai eu mis suffisamment d’argent de côté, j’ai décidé de m’installer définitivement à Vegas. Tu jouais en cash game ou en tournoi ? Les deux. Le cash game me permettait de vivre, mais pas encore de me payer l’entrée de tournois importants à 2.000 ou 3.000 $. Du coup, je faisais des Sit&Go et des satellites pour essayer de gagner une place dans un tournoi majeur. En 1996, j’ai fait le super satellite pour le Main Event. Il y avait 9 places à gagner, et j’ai terminé 11e. J’étais effondré. Je n’ai pu participer à un tournoi des WSOP avant 1998. Mais je l’ai gagné ! Après cela, j’ai joué en cash game à des limites de plus en plus élevées – je suis passé de la 20$/40$ à la 40$/80$ pour ne plus jouer qu’à la 300$/600$. Et moi qui jusque-là étais très organisé dans ma vie, mes horaires, très sérieux dans mon travail, j’ai commencé à avoir une vie débridée, à sortir tous les soirs avec des amis, à passer mes soirées à boire et à faire la fête. J’avais de l’argent, je m’amusais, je ressentais moins le besoin de jouer au poker de façon « pro ». Ca a duré toute l’année 2000. A la fin de l’année, mon bankroll avait tout naturellement fondu. Et c’est sans doute ce qui m’a sauvé. Je me suis dit que je valais mieux que ça en tant que joueur, que jouer au poker était tout ce que je savais faire et qu’il fallait que je le fasse bien. Je m’y suis donc remis sérieusement, je me suis consacré et concentré exclusivement sur mon jeu pour arriver là où j’avais envie d’être.
C’est en 2003 que tu rencontres celle qui sera ta future femme, Lori. A-t-elle joué un rôle dans ton regain d’envie et d’ambition ? Absolument. Ma femme est une catholique fervente, avec des valeurs et des principes, une philosophie qu’elle m’a transmis. Finies les virées nocturnes, les vaines beuveries. En plus, être lié à quelqu’un, c’est avoir une responsabilité. Je ne dois plus me préoccuper que de moi, mais aussi et surtout d’elle. Il ne fallait plus que je fasse de mauvais choix, car je n’étais plus seul concerné. Cette prise de conscience m’a ouvert les yeux, et m’a donné une motivation supplémentaire extrêmement forte. Et d’ailleurs, les résultats ne se sont pas faits attendre : 2004 a été une année exceptionnelle pour moi, avec de très nombreuses tables finales, et surtout deux titres majeurs – un tournoi WSOP et la Grande Finale du WPT. J’ai vraiment bien joué tout au long de l’année, je me sentais bien sur tous les tournois que j’ai disputés, j’avais d’excellentes sensations. Cerise sur le gâteau, j’ai même remporté le titre de joueur de l’année !
En parlant de tournois et de circuits, quel est le celui que tu préfères, que ce soit pour l’organisation, la structure etc. ? Je crois qu’aujourd’hui, le circuit le plus complet sur une saison est l’European Poker Tour. Non seulement ils réunissent des joueurs du monde entier, mais en plus leur buy-in élevé (8.000 euros, soit plus de 10.000 $) contribue à en faire les tournois parmi les mieux dotés au monde. Pour ma part, je découvre ces tournois grâce à PokerStars, et j’aime la nouveauté qu’ils représentent. Cette fraîcheur, ces nouveaux visages, ces joueurs que je ne connais pas, crée une ambiance un peu électrisante. Avec les deux autres circuits, qui sont essentiellement américains, je l’étais installé dans une sorte de routine. Là, j’ai un nouveau challenge.
Tu ne dis pas ça parce que tu viens de signer avec PokerStars ? (Sourire amusé) C’est ce que tu pourrais croire, mais non, sincèrement, ce n’est pas le cas. John Dutie est quelqu’un d’extraordinaire, et l’organisation des EPT est vraiment excellente. Aux USA, tout est trop strict, trop rigide. Les règlements sont appliqués au pied de la lettre, quelquefois en dépit du bon sens. En Europe, la dimension humaine subsiste, contrairement aux USA : le client est roi. Le seul inconvénient, c’est que je ne parle pas toutes les langues de chacun des pays dans lesquels se déroulent les différentes étapes du Tour… Ceci dit, c’est compensé par les prize pool, qui sont définitivement alléchants !
Quel tournoi rêverais-tu de gagner ? Sans hésiter le H.O.R.S.E. C’est le seul tournoi au monde où tu es confronté aux 150 meilleurs joueurs du monde. Là, pas d’amateurs, pas de hasard. Au Main Event, tu peux te retrouver en table finale face à des joueurs qui ne sont ni très bons, ni très expérimentés, et pour certains c’est même leur premier tournoi. En revanche, impossible d’être en veine sur cinq variantes différentes, jouées en Limit, pendant tout le temps d’un tournoi, et c’est tout particulièrement vrai pour les variantes de Hi/Lo. Un mauvais joueur n’a vraiment aucune chance de finir à une place honorable alors que la crème du poker se hisse logiquement au plus haut niveau. Résultat : en table finale, tu ne retrouves que les tous meilleurs, Doyle Brunson, Phil Ivey, Chip Reese, tous à la même table ! Pour moi, c’est vraiment l’épreuve reine, celle qui couronne vraiment le Champion du monde.
Certains joueurs professionnels affirment qu’ils préfèrent affronter des experts du jeu plutôt que des débutants ou des mauvais joueurs. Qu’en penses-tu ? Qu’ils ont tout faux ! Il est très facile de savoir ce qui se passe dans la tête d’un mauvais joueur. Je préfère mille fois affronter 7 mauvais joueurs que me retrouver à la table avec 7 joueurs du calibre de Phil Ivey ! Tu aimerais jouer contre 7 Ivey en même temps, toi ? Même si les débutants sont quelquefois imprévisibles, et peuvent et faire subir des mauvais coups, qu’ils ne gagnent que par chance et contre les probabilités, mais ils font tellement d’erreurs que tu ne peux pas perdre contre eux sur le long terme. Par exemple, s’ils touchent une couleur, ils la jouent comme s’ils avaient la couleur max. Avec couleur max contre couleur, je ne prendrai jamais le tapis d’un Phil Hellmuth. Celui d’un débutant, si. Sur un bad beat, un débutant peut te prendre 20 ou 30.000 jetons. Tu crois qu’un Doyle Brunson ou qu’un Chip Reese s’en contenterait ? Non, eux, c’est tout ton tapis qu’ils veulent. Les mauvais joueurs vont te faire mal une fois sur 10, mais les 9 autres fois, je les mange. Donc, ça me convient.
Comment définirais-tu ton style de jeu ? J’ai un style tout-terrain. Je m’adapte, je change de style, de rythme en fonction des situations. Et je suis toujours en contrôle. Même si je passe quelquefois pour un fou, je sais en fait exactement ce que je fais. Je maîtrise mon jeu, même quand on ne le remarque pas. Je suis agressif mais toujours prudent. En fait, j’adapte mon jeu à la physionomie de la table. Je joue un rôle en permanence.
Donc, pour toi, jouer au poker, c’est jouer un rôle ? Les comédiens professionnels comme Patrick Bruel ou Tobey MacGuire auraient-ils un avantage ? Oui, aujourd’hui, on ne peut plus jouer uniquement technique, comme avant. En fonction des tables auxquelles tu joues, que ce soit en tournoi ou en cash game, tu dois analyser les joueurs, et composer. Ce qui revient à jouer un rôle. Donc il est vrai qu’être comédien est atout, leur talent d’acteur leur confère clairement un avantage à la table de poker. C’est un petit handicap de jouer contre des acteurs, ils sont généralement illisibles. A l’inverse, le risque pour eux est de ne jouer que sur cette corde et en oublier la technique. On ne peut pas s’en sortir qu’en faisant de l’acting. Mais ce n’est effectivement le cas ni de Bruel, qui joue très bien, ni de MacGuire, qui étonne de plus en plus.
Quelle est ta plus grande qualité, celle qui te donne l’avantage sur les autres ? Ma force, c’est mon jeu après le flop. Et si mon jeu post-flop est bon, c’est parce que je ne joue pas les cartes, mais les situations et les joueurs. C’est particulièrement vrai pour les tournois à grosse profondeur de tapis : les mains de départ perdent en valeur, elles sont beaucoup moins importantes. Ce sont les décisions pendant les coups qui comptent. Je n’ai pas honte de retourner 2t5t au showdown si c’est la main gagnante !
Quel secteur de ton jeu penses-tu devoir, ou pouvoir améliorer ? C’est dans la motivation et la concentration. Sans pression, sans challenge, j’ai tendance à me relâcher, à me reposer sur mes lauriers. C’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Je dois mériter ma place dans le monde du poker, mériter mes victoires. Pour cela, je dois sans cesse m’efforcer de jouer à mon meilleur niveau, m’assurer en toute occasion que je fais de mon mieux, sur une année, un mois, une session et même sur chaque coup joué. Quelquefois la motivation baisse, je perds de vue mes objectifs – être le meilleur, toujours – et je joue davantage en dilettante. Je dois veiller à ce que ça n’arrive pas, à ne pas oublier pourquoi je suis là : gagner. C’est malheureusement ce qui m’est arrivé en 2000, et j’ai ainsi logiquement eu une très mauvaise année. Je dois penser en permanence à rester au top, à me reprendre si nécessaire car je m’en veux très vite de baisser, de ne pas faire de bons résultats. Car lorsque je perds de vue mes objectifs, je deviens mauvais.
Comment fais-tu pour garder ton sourire et un calme du moins apparent après un gros bad beat ? Il faut absolument séparer les émotions du jeu, car le poker, c’est la compétition, et dans la compétition, tu ne dois montrer aucune faiblesse. C’est valable pour tous les sports. Imagine Tiger Woods qui s’écroulerait mentalement après un mauvais coup, ou un boxeur… On ne peut pas s’attarder trop de temps sur un bad beat. Pour ma part, je sors carrément la carte de l’héroïsme : même si c’est souvent très difficile, je préfère en rire et plaisanter pour ne pas montrer à mon adversaire qu’il m’a fait mal. Sinon, il va se sentir fort, monter en puissance et inévitablement, il va prendre un ascendant sur moi. Et ça, il n’en est pas question. Car au poker, il n’y a rien de pire. A l’inverse, si tu arrives à faire bonne figure et à plaisanter après un mauvais coup, ton adversaire sera totalement désorienté, car il se dira qu’il n’a vraiment aucune prise sur toi. Quelque part, rester zen fait partie de ma stratégie, comme parler ou s’énerver peut faire partie de celle d’autres joueurs. Tu vois de qui je veux parler, n’est-ce pas ? (Rires) Au-delà de ça, j’estime que je dois, autant que possible, garder une contenance en toutes circonstances et avoir une bonne tenue de table pour donner une belle image du poker. Quand des fans m’assaillent immédiatement après que j’aie sauté d’un gros tournoi pour avoir des autographes, je m’exécute avec le sourire, même si je n’ai qu’une envie, courir me réfugier chez moi. C’est très important pour moi de bien représenter le jeu et d’être à la hauteur de l’image que les gens ont de moi.
Justement, parlons de ton image. Comment expliques-tu le fait que tu sois le chouchou des médias et comment vis-tu ce rôle, volontaire ou involontaire, d’ambassadeur planétaire du poker ? Je suis fan de poker d’abord, et joueur ensuite. Par conséquent, dès que je suis entré dans le circuit de façon professionnelle, et que j’ai décidé de consacrer ma vie au jeu, il m’a paru naturel de m’investir dans le monde du poker, à travers tous ses aspects : la promotion du jeu, les discussions et débats techniques etc. Effectivement, je me considère comme un ambassadeur du poker à travers le monde, et je pense que mon personnage a beaucoup apporté : mes interviews sont lues, les émissions auxquelles je participe sont très regardées. J’ai écrit deux ouvrages – Hold’em Wisdom for All Players et Poker Hold’em Strategy, ndlr –plus d’une centaine d’articles techniques, je tiens un blog… Je crois que cet échange est important, et j’aime partager avec les gens autour de ce jeu fascinant qu’est le poker. Ce n’est ni un jeu de gangsters, ni un jeu de gambleurs, mais une discipline, un sport intelligent, sain et « fun », qui nécessite en outre de nombreuses qualités, notamment mentales. C’est important de le faire savoir, et c’est ce que je m’efforce de faire à travers toutes mes activités.
Que penses-tu des joueurs français ? Vous avez une belle brochette de joueurs : Bruno Fitoussi, qui a fait une superbe performance cette année, Patrick Bruel, David Benyamine, Jan Boubli, Claude Cohen… De façon générale, chaque nationalité a son style. La particularité des joueurs français, c’est leur créativité. Ce sont certainement les joueurs les plus imaginatifs et les plus créatifs à une table de poker. Ils n’ont pas un style figé, mais plusieurs niveaux de jeu. Ils sont très malins, et jouent tout en finesse. Ce qui les rend très difficiles à lire, et donc à jouer. Je vous rassure, vous êtes bons !
Quels conseils peux-tu donner aux jeunes joueurs ? Tout d’abord, d’avoir un job à côté du poker, avec des revenus réguliers. Car il faut absolument comprendre qu’il est plus facile de gagner au poker quand on n’a pas de pression, quand on ne compte pas sur tes gains de jeu pour vivre, payer son loyer etc. La pression fait inévitablement commettre des erreurs. Ca peut paraître paradoxal, mais pour gagner, il faut jouer avec de l’argent qu’on peut se permettre de perdre. Ensuite, si un jeune veut passer pro, il faut d’abord qu’il se construire un vrai bankroll, qu’il travaille et étudie son jeu et qu’il s’assure qu’il a les qualités nécessaires – techniques et mentales – pour faire du poker son unique profession. Là, il peut s’accorder une période test de 6 mois pour voir s’il arrive vraiment à vivre du poker. Mais il ne faut surtout pas se lancer dans cette aventure avant d’avoir pris toutes ces précautions.
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“whenever I start feeling sad cuz I miss you I remind myself how lucky I am to have someone so special to miss.”
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