Du SMIC à la brique : même pouvoir d’achat
Publié : Jeudi 31 Janvier 2008 17:25
Popolovitch
Du SMIC à la brique : même pouvoir d’achat
Bienvenue en Chine française! Vous rappelez-vous, il y a quelques années, la barre symbolique de la «brique», à savoir 10 000 francs de l’époque? C’était une somme! Quasiment la limite entre le Français moyen et le Français aisé. Aujourd’hui ce qui représente 1500 euros ne vaut pas plus en termes de pouvoir d’achat que... le SMIC! Prenons un cas concret dans une grande ville de province comme Rennes par exemple.
Pierre, salarié d’une grande entreprise basée à Rennes, gagne 1525 euros net par mois. Il est célibataire et pour payer un peu moins cher de loyer il habite en périphérie, à 15 minutes de son travail en voiture. Son appartement est un 2 pièces de 45 m² qu’il loue 450 euros par mois plus des charges d’eau et de chauffage électrique qui s’élèvent à 80 euros par mois. Son véhicule est une petite citadine essence.
Maryline est femme de ménage dans un hypermarché de Rennes et gagne le SMIC, à savoir 1005 euros net par mois. Elle est également célibataire et dispose d’un appartement 2 pièces de 45 m² en HLM de Rennes qu’elle loue 250 euros par mois, plus des charges qui s’élèvent à 40 euros par mois comprenant l’eau et le chauffage collectif. Elle est également propriétaire d’une petite citadine essence dont elle se sert très peu puisqu’elle se rend au travail en bus.
Compte tenu du niveau de ses revenus, Pierre paye naturellement un impôt sur le revenu qui s’élève à 1380 euros par an. Quant à ses frais de transport pour se rendre au travail, cela lui revient à 100 euros par mois tout compris (carburant, entretien, décote, etc.), uniquement pour ses trajets professionnels. Une fois qu’il a payé son loyer, son chauffage, ses frais de transport et son impôt sur le revenu, il reste donc 780 euros par mois à Pierre.
Maryline paye 35 euros d’abonnement mensuel pour se rendre à son travail en bus. Compte tenu de son salaire elle est exonérée d’impôt sur le revenu et perçoit chaque année la Prime pour l’emploi, soit environ 950 euros en 2007. Une fois qu’elle a payé son loyer, ses charges et ses frais de transport il reste donc 760 euros par mois à Maryline.
Quand on pense que certains syndicats déploient beaucoup d’efforts pour faire gagner aux salariés de leur branche quelques centimes de plus au-dessus du SMIC, on peut se demander quel est l’intérêt de tant d’efforts, sachant que jusqu’à 500 euros net au-dessus du SMIC le pouvoir d’achat reste le même... Pendant ce temps la loi Fillon allège justement depuis 5 ans les charges des entreprises jusqu’à 1,6 fois le SMIC, à savoir jusqu’à cette barre symbolique de la « brique ». C’est un véritable encouragement pour continuer à « geler » le pouvoir d’achat de cette masse de travailleurs qui représente quand même la moitié des salariés français ! Ajoutez-y les rmistes, les mères au foyer, les femmes d’agriculteurs, les mineurs bien sûr, la plupart des chômeurs, beaucoup de retraités, etc. et vous arriverez à une très grande majorité de Français se débrouillant avec ce pouvoir d’achat de smicard ou moins encore.
Quelle modernité ! Un immense prolétariat qui galère et une petite fraction de privilégiés, ne manque plus qu’à nous rebaptiser République populaire de France et nous aurons parfaitement aligné notre modèle sur la Chine.
SOURCES :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=35175
Du SMIC à la brique : même pouvoir d’achat
Bienvenue en Chine française! Vous rappelez-vous, il y a quelques années, la barre symbolique de la «brique», à savoir 10 000 francs de l’époque? C’était une somme! Quasiment la limite entre le Français moyen et le Français aisé. Aujourd’hui ce qui représente 1500 euros ne vaut pas plus en termes de pouvoir d’achat que... le SMIC! Prenons un cas concret dans une grande ville de province comme Rennes par exemple.
Pierre, salarié d’une grande entreprise basée à Rennes, gagne 1525 euros net par mois. Il est célibataire et pour payer un peu moins cher de loyer il habite en périphérie, à 15 minutes de son travail en voiture. Son appartement est un 2 pièces de 45 m² qu’il loue 450 euros par mois plus des charges d’eau et de chauffage électrique qui s’élèvent à 80 euros par mois. Son véhicule est une petite citadine essence.
Maryline est femme de ménage dans un hypermarché de Rennes et gagne le SMIC, à savoir 1005 euros net par mois. Elle est également célibataire et dispose d’un appartement 2 pièces de 45 m² en HLM de Rennes qu’elle loue 250 euros par mois, plus des charges qui s’élèvent à 40 euros par mois comprenant l’eau et le chauffage collectif. Elle est également propriétaire d’une petite citadine essence dont elle se sert très peu puisqu’elle se rend au travail en bus.
Compte tenu du niveau de ses revenus, Pierre paye naturellement un impôt sur le revenu qui s’élève à 1380 euros par an. Quant à ses frais de transport pour se rendre au travail, cela lui revient à 100 euros par mois tout compris (carburant, entretien, décote, etc.), uniquement pour ses trajets professionnels. Une fois qu’il a payé son loyer, son chauffage, ses frais de transport et son impôt sur le revenu, il reste donc 780 euros par mois à Pierre.
Maryline paye 35 euros d’abonnement mensuel pour se rendre à son travail en bus. Compte tenu de son salaire elle est exonérée d’impôt sur le revenu et perçoit chaque année la Prime pour l’emploi, soit environ 950 euros en 2007. Une fois qu’elle a payé son loyer, ses charges et ses frais de transport il reste donc 760 euros par mois à Maryline.
Quand on pense que certains syndicats déploient beaucoup d’efforts pour faire gagner aux salariés de leur branche quelques centimes de plus au-dessus du SMIC, on peut se demander quel est l’intérêt de tant d’efforts, sachant que jusqu’à 500 euros net au-dessus du SMIC le pouvoir d’achat reste le même... Pendant ce temps la loi Fillon allège justement depuis 5 ans les charges des entreprises jusqu’à 1,6 fois le SMIC, à savoir jusqu’à cette barre symbolique de la « brique ». C’est un véritable encouragement pour continuer à « geler » le pouvoir d’achat de cette masse de travailleurs qui représente quand même la moitié des salariés français ! Ajoutez-y les rmistes, les mères au foyer, les femmes d’agriculteurs, les mineurs bien sûr, la plupart des chômeurs, beaucoup de retraités, etc. et vous arriverez à une très grande majorité de Français se débrouillant avec ce pouvoir d’achat de smicard ou moins encore.
Quelle modernité ! Un immense prolétariat qui galère et une petite fraction de privilégiés, ne manque plus qu’à nous rebaptiser République populaire de France et nous aurons parfaitement aligné notre modèle sur la Chine.
SOURCES :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=35175