Messagepar kleM » Vendredi 08 Septembre 2006 17:30
Interview (08/09/2006)
Pape Diouf fait le point
Le président olympien fait le point avant la rencontre PSG-OM. Les bonnes conditions de ce match, le début de saison réussi de l'OM et le futur, Pape Diouf révient en détails sur l'actualité olympienne...
Pape, est-ce que cela fait du bien de préparer un tel match dans la sérénité ?
Pape Diouf : "A votre avis ?! Evidemment ! Il n'y a rien de mieux que ça. Je pense que ce match s'annonce sous les meilleurs auspices. La volonté est clairement affichée de part et d'autre, que ce soit du côté olympien ou parisien, que ce match puisse se dérouler certes dans sa densité totale en matière de rivalité sportive. Je pense qu'on a compris des deux côtés qu'il n'y avait pas besoin de passionner plus que cela ce match. Les évènements de l'année dernière ont ramené chacun à la raison. Cette saison s'est ajoutée la bonne relation que j'entretiens avec le nouveau président du PSG, M. Caysac, tout cela contribue à dépassionner et à pacifier les relations entre les deux clubs, même si je ne veux absolument pas exclure la rivalité sportive qui nourrit ces confrontations."
Comment les choses se sont appaisées ? Vous avez rencontré les Parisiens ?
P.D. : "Je pense qu'il y a eu une prise de conscience réciproque, de part et d'autre ainsi que la volonté affichée par les deux présidents. Je suis en relation constante avec Alain Caysac que j'ai encore eu l'occasion de rencontrer mercredi au Stade de France. Dans nos différents échanges, nous avons toujours considéré que ce match-là n'était qu'un match parmi 38 que nous devons disputer dans la saison et qu'il n'y avait pas lieu de l'empoisonner plus que cela."
"Nous avons également considéré qu'était important le rôle que nos supporters pouvaient jouer. Nous les avons rencontrés hier (jeudi) pour préparer notre expédition européenne en Tchécoslovaquie mais aussi pour évoquer ce match de dimanche. L'ensemble des associations de nos supporters était d'accord pour dire qu'ils montaient à Paris dans un esprit festif, qu'il y allait pour supporter leur équipe avec le maximum d'enthousiasme, mais sans esprit guerrier, sans chercher la castagne."
Vous êtes un président comblé ?
P.D. : "Je crois qu'il faut savoir garder la tête froide. Aujourd'hui, on ne dresse pas un bilan après 4 journées puisque la saison dernière après 4 journées nous étions lanterne rouge, pourtant notre parcours fut tout autre en fin de saison. Disons qu'avoir réussi notre entrée en matière dans le championnat à un double effet bénéfique. D'abord celui de nous projeter très tôt et de justifier les objectifs qui sont les nôtres. Le deuxième point est quand même de permettre à l'ensemble de la communauté d'emmagasiner le maximum d'assurance et de confiance. Maintenant, on fera peut-être un premier point, je ne dis pas un bilan, au soir du match contre Bordeaux. On aura des éléments d'appréciation plus objectifs."
C'est une fierté personnelle pour vous ?
P.D. : "Je n'ai jamais fait de mon aventure marseillaise une affaire personnelle. Disons que c'est une satisfaction de voir que le travail que nous fournissons depuis maintenant plusieurs mois commence à porter ses fruits. Je pense qu'il y a un peu moins d'ébullition, de tourments aujourd'hui. Pour nous, c'est un premier résultat que nous avons acquis. Mais vous savez comme moi que l'équilibre est fragile, encore plus à Marseille. Donc nous restons vigilants."
Ce matin on apprend qu'un enquête sur Cana a été ouverte...
P.D. : "J'ai toujours dit que chez nous, le calme était l'exception et la turbulence était la règle. Qu'on parle aujourd'hui d'une enquêté préliminaire concernant Cana, c'est un fait. Mais je peux vous dire en vous regardant dans les yeux que ce transfert a été fait de manière très légale, très normale. Rien ne fut sujet à caution. Il est vrai donc que je m'interroge moi-même quand j'apprends qu'il y a une enquête préliminaire sur ce transfert puisque les choses ont été faites de manière très régulière. J'ai eu à discuter avec Blayau des conditions de transferts à l'époque. Il a été fait dans la légalité et suivant les règlements de la Ligue. Le contrat du garçon est ce qu'il y a de plus normal. Il a été fait appel à un agent très logiquement et légitimement. Des conventions ont été signées dans la parfaite transparence. Alors quand on me dit qu'une enquête a été initiée sur ce dossier-là, je suis aussi surpris que vous."
D'autant plus à 48h d'un match PSG-OM...
P.D. : "Je ne ferais pas une association d'idées, il n'y a peut-être pas besoin d'aller chercher aussi loin. Il faut laisser cette enquête se dérouler. Mais je peux vous dire que de ce que je sais de ce dossier-là, j'ai toutes les raisons du monde de penser que si soupçon il y a, la première enquête menée va le lever très certainement."
La décision de la commission juridique de la Ligue concernant l'affaire Aulas/Ribéry vous a t'elle surprise ?
P.D. : "A partir du moment où existe des règlements, et le point 111 du règlement de la Ligue est très clair. Il stipule qu'un dirigeant ne peut pas et ne doit pas prendre contact avec un joueur sous contrat avant d'avoir avisé les dirigeants du club dans le club évolue le garçon. Il est manifeste que sur ce point là, Jean Michel-Aulas a malmené le règlement. On pouvait attendre de la part de la commission une sanction moins symbolique qu'un simple rappel à l'ordre. Nous avons pris acte de cette décision. On peut regretter que la sanction n'ait été plus tangible, plus en rapport avec le manquement constaté. Je n'irais pas jusqu'à dire que la porte est ouverte à tous les abus, tous les excès, mais je pense qu'il y avait une autre manière de procéder et on attendait une décision différente."
On peut s'étonner de la composition de cette commission...
P.D. : "C'est dans mon quotidien de sport préféré que j'avais lu un jour que le président de cette commission était l'avocat personnel de Jean-Michel Aulas. A partir de là, cela peut faire poser des questions, encore que je dois dire une chose simplement et sincèrement, puisqu'il s'agit de maître Soulier, c'est un homme honorable que je connais et pour qui j'ai du respect et de la considération. Ce n'est pas forcément contre lui que mes propos étaient dirigés mais admettez que par rapport à ce qu'il s'est passé, on pouvait s'attendre à une autre forme de sanction..."
Les rapports se sont nettement améliorés avec le PSG, ils ont l'air beaucoup plus tendus avec l'OL. Est-ce que cela veut dire que ce n'est pas demain qu'on verra venir un joueur de l'OL et vice-versa ?
P.D. : "Je pense que dans le plus fort de la tempête entre Bordeaux et Marseille, il y avait quand même des échanges entre les deux clubs. Il y en a eu aussi lorsque les choses n'étaient pas au mieux entre le PSG et Marseille. Aujourd'hui Lyon semble être un tout petit peu l'héritier de ces bonnes et fameuses rivalités que l'on aime bien entretenir. Cela ne me dérangerait pas demain si échange il devait y avoir entre Lyon et l'OM que les choses se fassent. Il n'y a pas de volonté de dire qu'on ne fera jamais avec Lyon. Vous savez, si je rencontre Aulas, très probablement que nous parlerons !"
Comment le climat est redevenu positif à l'OM, c'est venu tout seul ?
P.D. : "Les choses se sont mises en place et je crois que par la volonté de l'actionnaire, qui a très clairement déterminé les rôles de chacun, on a fini par considérer avant tout les intérêts du club et non plus les intérêts personnels. Je suis un président qui a la responsabilité globale du club, assisté en cela d'un directeur général qui fait son travail le plus correctement possible. A côté de lui existe aussi un secrétaire général et des chefs de service et chacun à sa place assume sa part de responsabilité de manière loyale et transparente. Quand on évite toute sorte de frittements à l'intérieur, il est beaucoup plus facile de faire fasse en bloc aux agressions extérieures et aux problèmes qui peuvent nous être posés."
Après avoir formé de bons joueurs, l'OM peut-il devenir un club formateur d'entraîneurs avec les bons résultats d'Albert Emon ?
P.D. : "Il ne faut pas aller vite en besogne. Ce que je reproche parfois, amicalement, à la presse, c'est de faire la politique du moment. Il faut considérer les choses dans la globalité. On ne peut pas dire que tout est ok sous couvert du fait que nous sommes en tête du championnat. A la place où je suis, je sais qu'il y a encore des problèmes et qu'il faudra les résoudre. L'équilibre reste très fragile. Il faut trouver un juste milieu et approfondir l'analyse."
"Aujourd'hui, c'est vrai que je préfère commencer le championnat de cette manière mais je sais aussi que si on accumule deux ou trois résultats pas favorables, le retour de bâton se ferait mécaniquement. Je ne préfère pas m'enflammer. On est conscient de notre position. On a des certitudes sur la qualité d'ensemble de notre effectif, que l'on a voulu maintenir dans son intégralité en adoptant une politique de stabilité. Les résultats actuels sont certainement un peu liés à cela."
Quelles sont vos deceptions et vos satisfactions ?
P.D. : "Il n'y a pas à vrai dire de déception, c'est un peu prématuré de relever les déceptions. Nous avons procédé à très peu de rentrées. Il y a Djibril Cissé dont on attend le retour avec beaucoup d'impatience et d'espoir. Je pense que Ronald Zubar s'est imposé, malgré son jeune âge, et qu'il progressera. On avait aussi volontairement axé notre recrutement sur des jeunes joueurs comme Valbuena et Camara sur lesquels nous misons davantage à moyen terme que maintenant. Si j'ai une satisfaction c'est déjà d'avoir pu garder les joueurs que nous souhaitions, en premier lieu Franck Ribéry. Ce n'est pas une mince chose."
Il manque un défenseur central ?
P.D. : "J'avais été très clair à l'époque, j'avais dis que nous chercherions à nous renforcer dans le secteur défensif en prenant soit un milieu défensif, soit un défenseur central, soit les deux. On a déjà pris un milieu défensif avec Modeste M'Bami. On sait qu'on peut avoir le regret de pas pouvoir prendre tous les joueurs que l'on voudrait prendre. Si j'en avais la possibilité, il est évident que je prendrais un voir deux autres joueurs qui nous donneraient ce supplément de force qui nous permettrait d'aller jusqu'au bout dans toutes les compétitions."
Il y aura le mercato d'hiver pour prendre un joueur...
P.D. : "On peut prendre un joker dès maintenant, et il y a aussi, comme vous le dîtes, le mercato de décembre. C'est davantage un marché de correction qu'un marché ouvert. J'espère ne pas avoir besoin en décembre de prendre un joueur. Mais si je dois le faire, j'espère que ce serait pour augmenter une force plutôt que de combler une lacune, c'est le voeu que je forme."
Quelle compétition préfèreriez-vous gagner ?
P.D. : "Si on me dit qu'en coupe de France et de la Ligue on est éliminé au premier tour et qu'en championnat on irait jusqu'au bout, je signe de suite devant vous ! Mais cela dépend des circonstances comme on l'a vu l'année dernière avec la coupe de France."