Full Tilt Poker : Tapie renonce, PokerStars se porte acquéreur
Le dirigeant du Groupe Bernard Tapie (GBT), Laurent Tapie, a confirmé ce mardi 24 avril 2012 que les négociations avec le Department of Justice touchant à la reprise des actifs de Full Tilt Poker ont officiellement pris fin. Une décision qui pourrait ouvrir la voie à une reprise de FTP par son principal concurrent PokerStars. Cela semble confirmé par PokerStars qui a fait une déclaration sur le fait que ce type de négociations sont "confidentielles".
Le Groupe Bernard Tapie renonce au rachat de Full Tilt Poker
Selon une déclaration du Groupe Bernard Tapie l'accord avec le (DOJ) a échoué faute de complications légales ne pouvant être résolues et à cause de l'impossibilité de trouver un accord quant au plan de remboursement des joueurs. GBT était supposé reprendre et relancer FTP d'ici peu de temps.
"GBT a proposé un plan qui aurait remboursé immédiatement les joueurs du monde entier en dehors des Etats-Unis, avec le droit de retirer leurs fonds dans le temps, selon le montant crédité sur le compte et l'activité du joueur sur le site nouvellement relancé" a déclaré le Groupe Bernard Tapie. "Les joueurs auraient eu la possibilité de retirer l'intégralité de leurs fonds quelque soit leur activité sur le site à partir d'une date donnée et 94,9% des joueurs hors Etats-Unis auraient été remboursés dès le premier jour. Le DOJ a insisté pour le remboursement total avec le droit de retirer dès 90 jours – une demande surprenante intervenue au dernier moment après des mois de négociations de bonne foi par GBT".
La difficile revente de Full Tilt Poker a duré depuis le mois de novembre quand GBT a accepté de racheter les actifs de FTP au DOJ pour 80$ millions. Finalement, Tapie a déclaré que le prix d'achat plus le montant substantiel de cash nécessaire pour relancer FTP étaient "trop important pour être réalisé".
PokerStars rachète Full Tilt Poker pour 750$ millions
En plus de cette nouvelle détonante, les rumeurs voudraient que PokerStars se soit jeté sur l'occasion pour racheter les actifs de FTP pour 750$ millions. Lancée sur le forum TwoPlusTwo, Alexandre Dreyfus, directeur de ChiliGaming, a posté sur Twitter que 330$ millions seraient destinés au remboursement des joueurs, le reste servant à solder les accusations restantes contre PokerStars.
Les termes de l'accord n'ont pas été confirmés et PokerNews a contacté le Department of Justice qui s'est refusé à tout commentaire.
Une déclaration sur le blog PokerStars par Eric Hollreiser, directeur de la communication de PokerStars, donne quelques indications : "Nous avons reçu beaucoup de questions et il ya beaucoup de spéculations sur les forums. Je voulais donc m'adresser aux commentateurs. Comme vous le savez PokerStars est en discussion avec le Department Of Justice américain. Comme ce type de négociations sont toujours confidentielles nous sommes dans l'incapacité de commenter les rumeurs. Aussitôt que nous aurons des informations, nous les rendrons publiques".
Le communiqué officiel du Groupe Bernard Tapie
Mardi, l'avocat du Groupe Bernard Tapie Behnam Dayanim a envoyé la déclaration suivante à PokerNews:
Le Groupe Bernard Tapie annonce avec regrets, après sept mois de travail intensif, que les efforts pour obtenir une approbation finale par le Department of Justice des Etats-Unis de l'accord permettant d'acquérir les actifs de Full Tilt poker s'achèvent sans succès.
Au final, l'accord a échoué à cause de deux problèmes.
1. Les parties n'ont pas pu trouver d'accord sur le remboursement des joueurs situés hors des Etats-Unis. Le GBT a proposé un plan qui aurait résulté en la restitution immédiate des fonds crédités à l'ensemble des joueurs du monde hors Etats-Unis, avec le droit de retirer les fonds sur une certaine période de temps, en fonction du montant de la balance et de l'activité du joueur sur le site relancé. Tous les joueurs auraient été autorisés à retirer l'intégralité de leurs fonds à une date donnée, même sans avoir joué et 94,9% des joueurs du monde hors Etats-Unis auraient été remboursés dès le jour 1. Le DOJ a finalement insisté pour un remboursement total avec le droit de retirer au bout de 90 jours – une demande surprise faite à la dernière minute, après des mois de négociations sincères de la part de GBT.
2. Les complications légales concernant l'accord – spécifiquement les questions concernant la légalité de la confiscation des actifs n'étant pas régi par la loi américaine – se sont montrées impossible à résoudre. Une cour de justice non-américaine pourrait très bien considérer la prétendue confiscation comme une « transaction frauduleuse » et la déclarer invalide ou estimer que l'acquéreur est responsable des créances.
Compte tenu du prix d'achat de 80$ millions et du substantiel montant de cash nécessaire pour relancer Full Tilt, ces deux difficultés se sont avérées insurmontables.
GBT est conscient des espoirs suscités – parmi les salariés de FTP qui espéraient conserver leur emploi, parmi les joueurs qui espéraient recouvrer leur fonds, parmi toute la communauté du poker de voir revenir le meilleur logiciel et d'apporter la concurrence nécessaire à un marché mondial aujourd'hui totalement dominé par un seul opérateur.
GBT ne peut accepter la disparition de ces espoirs. Pour cette raison, à moins qu'une solution viable, concrète et légale ne soit trouvée dans les tout prochains jours pour sauver les salariés et rembourser les joueurs, nous avancerons notre propre plan.
Nous comprenons d'après les informations parues dans la presse que le DOJ pourrait trouver un accord avec PokerStars en vertu duquel PokerStars acquerrait les actifs de FTP. Si cela est vrai, nous devons assumer que PokerStars est déterminé a encourir les risques financiers et légaux pour résoudre sa propre situation légale vis-à-vis du DOJ.
Si l'acquisition de FTP par PokerStars signifie que les joueurs seront intégralement et totalement remboursés, nous sommes très heureux pour les joueurs, dans la mesure où le remboursement a toujours été notre priorité. Nous regrettons simplement que cet accord renforce la consolidation du marché du poker déjà dominé par un seul acteur – un problème qui pourrait soulever des questions quant aux lois antitrust et qui, sur le long terme, ne sera probablement pas bon pour les joueurs ni pour toute l'industrie du poker.
Source:
http://fr.pokernews.com/news/2012/04/fu ... -11331.htm